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Scali,
Dominique
À
la
recherche
de
New
Babylon.
Ed.
Peuplade,
2015,
452
p.
L'Ouest
américain
L'Ouest
américain
a
fasciné
les
enfants
de
ma
génération.
Quel
plaisir
de
voir
un
film
western
dans
la
grande
salle
de
l'école
des
frères
par
un
après-midi
d'automne
pluvieux
!
Buffalo
Bill
crevait
l'écran
devant
nos
yeux
ébahis.
Nous
nous
projetions
dans
ce
personnage
sans
peur
et
non
sans
reproches
vu
sous
l'angle
d'aujourd'hui.
La
conquête
de
l'Ouest
a
attiré
de
nombreuses
personnes
désireuses
de
se
donner
une
seconde
chance
dans
la
vie.
Mais
un
milieu
hostile
se
conjugue
mal
avec
le
rêve.
La
mort
attend
son
heure.
On
ne
peut
la
fuir,
mais
seulement
choisir
l'arène
où
on
veut
qu'elle
se
présente.
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Mourir
à
ce
que
l'on
est
pour
ressusciter
dans
un
monde
merveilleux
au
cœur
d'une
nature
sauvage
qui
n'espère
qu'à
être
domptée
par
le
chasseur
en
quête
d'une
civilisation
idéale.
Construire
une
ville
sans
contraintes
où
s'exerce
une
totale
liberté
dans
une
région
où
l'or
s'offre
comme
le
viatique
de
la
rédemption.
Les
mormons
ont
compris
le
concept.
Ils
sont
descendus
du
Nord
pour
partager
leur
foi
à
la
pointe
du
fusil.
Apparaît
dans
ce
contexte
le
révérend
Aaron,
qui
se
révèle
finalement
le
héros
du
roman
de
Dominique
Scali.
Un
soi-disant
homme
de
Dieu
qui
se
sent
plus
à
sa
place
dans
un
bordel
que
dans
l'église.
Un
pasteur
qui
s'intéresse
à
tous
et
à
chacun
au
cœur
même
de
leur
quotidien.
Avec
son
livre
de
prières,
il
parcourt
tous
les
États
de
l'ouest
en
suivant
la
marche
vers
la
New
Babylon.
Sans
intérêt
pour
l'argent,
il
observe
dans
les
villages,
même
les
plus
reculés,
comment
se
trame
le
rêve
américain
au
contact
des
Apaches
et
des
Espagnols
du
Sud
qui,
eux
aussi,
cherchent
le
paradis
sur
un
terrain
contaminé
par
le
mal.
Le
pasteur
suit
en
particulier
le
cheminement
de
Russian
Bill
en
tentant
de
décortiquer
sa
façon
d'être,
qui
doit
l'amener
à
fonder
la
ville
parfaite
avec
Pearl
Guthrie
qu'il
a
marié
30
fois,
soit
dans
chacun
des
villages
où
ses
bottes
l'ont
poussé.
En
fait,
il
examine
la
conduite
de
tous
ceux
qui
croisent
sa
route,
des
gens
qui
croient
que
le
bonheur
pend
à
leur
ceinture.
Il
faut
parler
par
la
bouche
de
son
canon,
comme
a
déjà
dit
Frontenac,
un
gouverneur
de
la
Nouvelle-France,
pour
caresser
le
mythe
d'une
grande
cité.
Et
surpris
est
le
révérend
de
voir
que
la
vie
tient
à
lui
dans
un
monde
où
il
sied
que
les
hommes
enfreignent
les
lois
divines.
En
somme,
l'or
et
le
désert
concourent
davantage
à
la
perte
de
ces
marginaux
qui
fuient
les
paradis
perdus
du
Nord
des
États-Unis.
La
jeune
Dominique
Scali,
née
en
1984,
a
produit
une
œuvre
complexe,
mais
réussie.
Son
analyse
du
rêve
américain
montre
toute
la
fragilité
d'un
peuple
qui
croit
encore
pouvoir
refaire
le
monde.
"
I
have
a
dream
",
disait
Martin
Luther.
Il
répétait
ce
que
des
millions
d'Américains
ont
dit
avant
lui.
Mais
ce
pays
manque
de
consensus.
La
guerre
de
sécessions
perdure
toujours
à
travers
d'autres
motifs.
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