|
Dussault,
Danielle.
Anderson's
Inn.
Éd.
Lévesque,
2014,
125
p.
Les
Conséquences
psychologiques
de
la
guerre
C'est
quand
la
guerre
est
finie
qu'elle
commence.
Le
syndrome
de
stress
post-traumatique
est
bien
connu
chez
les
soldats
qui
reviennent
du
front.
Pour
eux,
c'est
le
début
d'un
combat
contre
les
circonstances
qui
les
ont
atteints
au
plus
profond
de
leur
être.
Les
anxiolytiques
et
les
psychothérapies
ne
suffisent
pas
toujours
à
soulager
leur
souffrance
morale.
Et
hélas,
certains
s'enlèvent
la
vie
pour
échapper
à
leurs
tourments.
|
Danielle
Dussault
s'attaque
audacieusement
et
brillamment
à
cette
dynamique
qui
ravage
l'âme
humaine.
Phil
Anderson,
un
Américain
qui
a
participé
au
conflit
de
la
Deuxième
Guerre
mondiale,
s'installe
après
les
hostilités
dans
une
auberge
lui
appartenant
sur
une
île
sise
devant
la
Nouvelle-Angleterre.
Espère-t-il
y
vivre
en
paix
le
reste
de
ses
jours
!
La
vie
s'accorde
mal
avec
la
sérénité.
Le
passé
rattrape
celui
qui
a
vécu
l'horreur
belligérante.
Elle
laisse
une
marque
indélébile
empreinte
de
remords
qui
suit
le
militaire
incarné
en
tueur
patenté
au
service
de
l'État.
La
situation
s'envenime
davantage
pour
Phil
Anderson
qui
a
épousé
Alice
Joppek,
une
juive
honteuse
de
ses
origines
polonaises.
Elle
vivait
en
France
lorsqu'il
l'a
connue.
Pour
contrecarrer
son
destin,
elle
a
usurpé
l'identité
de
son
amie
Marianne
Dupin
qu'elle
a
dénoncée
auprès
des
autorités
comme
étant
une
juive.
Emmenée
dans
un
camp
de
la
mort,
dans
un
train
destiné
aux
bestiaux,
elle
fut
abattue
quand
elle
a
jeté
sa
fille
Éva
sur
la
voie
ferrée
lors
d'un
ralentissement
du
convoi.
Cette
trame
suppose
d'indicibles
rebondissements
quand
on
pourchasse
le
silence.
La
maxime
le
glorifie,
mais,
en
réalité,
il
empoisonne
l'existence
si
la
duperie
camouffle
la
réalité.
D'après
de
menus
indices,
Éva
joint
cette
amie
de
sa
mère,
qui
a
fait
d'elle
une
orpheline.
Grâce
à
son
métier
d'artiste
peintre,
elle
s'introduit
auprès
de
Phil
Anderson,
qui
lui
commande
de
brosser
le
portrait
de
sa
femme.
Quand
William
Anderson
hérite
de
l'auberge
de
son
père,
il
est
très
intrigué
par
cette
toile
qui
orne
le
hall.
Il
veut
en
connaître
l'auteure
qu'il
débusque
finalement
à
cause
de
sa
perspicacité.
Cette
rencontre
amorce
un
dénouement
qui
s'aligne
sur
le
pardon,
gage
d'un
bonheur
possible.
Pardonner
à
un
père
sévère
et
tourmenté
qui
a
occulté
la
vérité
à
son
fils,
pardonner
à
une
femme
qui
a
voulu
échapper
aux
mains
des
nazis.
Un
couple
phagocyté
par
le
mal
de
la
belligérance.
Dans
une
île
isolée,
il
croyait
se
redonner
une
virginité.
Quand
l'innocence
est
consumée,
le
présent
est
impuissant
à
la
restituer.
Pire,
les
enfants
sont
tirés
par
cette
spirale
infernale.
Que
de
résilience
et
d'amour
d'autrui
il
faut
pour
s'offrir
la
tranquillité
de
l'âme
!
Fuir
la
prison
dorée
que
l'on
s'est
construite
pour
sauver
les
apparences
n'est
pas
une
mince
tâche.
L'auteure
l'illustre
avec
brio.
Son
écriture
est
haletante.
Et
avec
économie,
elle
réussit
en
120
pages
à
circonscrire
toute
la
dynamique
du
sujet
qu'elle
incarne
dans
un
décor
insulaire
qui
enseigne
que
l'insularité
n'est
pas
la
panacée
aux
maux
de
l'âme.
|