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Thériault,
Yves.
Ashini.
Éd.
Bibliothèque
québécoise,
2002,
127
p.
Les
Revendications
des
Montagnais
Yves
Thériault
s'intéresse
particulièrement
aux
Montagnais
dont
il
est
issu.
Ces
derniers
forment
une
tribu
confinée
au
village
de
Betsiamits
sur
la
Côte
Nord
du
fleuve
Saint-Laurent.
Le
héros
Ashini
refuse
de
voir
son
peuple
limité
à
cet
enclos
comme
s'il
était
pestiféré.
Sa
révolte
se
comprend
parce
que
l'est
du
Québec
appartenait
en
entier
aux
siens
avant
l'arrivée
des
blancs.
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Encore
en
2004,
les
Montagnais
luttent
pour
conserver
le
peu
d'espace
qu'on
leur
a
laissé,
en
particulier
pour
garder
intacte
l'île
René-Levasseur
que
le
gouvernement
a
cédé
à
une
papetière.
Spoliés,
ils
livrent
un
combat
à
un
Goliath
blanc
afin
de
limiter
les
dégâts
de
la
violation
de
leur
territoire
et
afin
de
protéger
leur
culture
contre
une
civilisation
qui
abuse
de
la
nature.
Être
indien,
c'est
avoir
l'eau
des
rivières
qui
coule
dans
ses
veines,
c'est
trouver
le
caribou
pour
assurer
sa
pitance.
Raser
la
forêt
et
détourner
l'eau
des
rivières
pour
construire
des
centrales
hydroélectriques,
c'est
condamner
les
autochtones
à
l'extinction.
Le
jeune
héros
entreprend
donc
une
démarche
pour
que
l'on
reconnaissance
sa
nation.
Il
faut
maîtriser
le
"
loup
blanc
"
qui
la
menace.
C'est
la
même
symbolique
qui
jouait
dans
Agaguk.
Thériault
poursuit
sa
réflexion
en
imaginant
un
pays
pour
son
peuple.
Écrit
en
1960,
l'auteur
s'est
montré
très
visionnaire
des
aspirations
des
minorités.
Appartenant
à
deux
entités
ethniques
minoritaires,
l'auteur
parvient
à
trouver
le
syncrétisme
qui
fusionne
leurs
désirs
d'indépendance.
Autrement
dit,
Yves
Thériault
serait
le
père
de
toutes
les
revendications
qui
mijotaient
sûrement
depuis
longtemps
dans
les
chaumières.
C'est
après
la
publication
d'Ashini
que
les
peuples
amérindiens
se
sont
mis
en
branle
pour
réclamer
leur
autonomie.
L'esprit
de
survie
qui
plane
sur
Ashini
voisine
celui
de
Menaud,
maître-draveur
de
Félix-Antoine
Savard.
Le
roman
d'Yves
Thériault
aurait
pu
facilement
devenir
la
bible
de
nos
aspirations
si
le
lyrisme
n'était
pas
venu
en
partie
annihiler
sa
crédibilité.
Il
reste
que
l'écriture
est
très
caractéristique
du
tempérament
bouillant
de
l'auteur.
Son
style
a
la
vigueur
du
bûcheron
qui
abat
un
arbre.
Et
comme
c'est
le
"
swing
"
qui
donne
de
la
force,
l'écriture
traduit
très
bien
le
caractère
fougueux
de
cette
œuvre.
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