Gendron,
Michel.
Bethsaïda.
Éd.
Libre
Expression,
1999,
525
p.
La
Défaite
des
chrétiens
à
Jérusalem
Michel
Gendren
a
pris
sept
ans
pour
écrire
Bethsaïda.
Son
roman
aborde
les
guerres
qui
se
sont
livrées
lors
des
Croisades
entre
les
chrétiens
et
les
musulmans.
L'auteur
nous
transporte
à
la
fin
du
12e
siècle
alors
que
l'état
latin
de
l'Outre
Jourdain,
aujourd'hui
la
Jordanie,
est
menacé
par
le
"
méchant
"
Saladin,
le
premier
sultan
ayyubide
qui
reprit
Jérusalem
en
1187.
Beaudoin
1V,
un
roi
affaibli
par
la
lèpre,
a
dû
l'affronter
avec
des
Seigneurs
plus
intéressés
à
se
faire
valoir
qu'à
préserver
l'unité
de
l'ost.
Les
ambitions
personnelles
les
transformaient
en
intrigants
meurtriers
afin
de
s'accaparer
du
pouvoir
qui
les
ferait
vivre
aux
crochets
des
feudataires.
Le
sultan
comptait
d'ailleurs
sur
ces
déchirements
pour
triompher
des
disciples
du
Christ
qui
se
plaisaient
à
le
crucifier
encore
et
toujours.
Le
héros,
le
chevalier
Galeran,
s'est
retrouvé
bien
malgré
lui
au
sein
de
ces
magouilleurs
sanguinaires.
Pour
oublier
une
peine
d'amour,
ce
Tourangeau
partit
en
Terre
sainte,
où
il
s'est
mesuré
aux
Templiers
et
aux
nobles
en
quête
de
fiefs.
À
la
solde
du
comte
Raymond
de
Tripoli,
il
participa
à
différents
affrontements
qui
firent
sa
gloire,
surtout
quand
il
se
servit
d'un
truc
de
pêcheurs
pour
nourrir
les
combattants
affamés.
Ce
geste
lui
valut
le
surnom
de
chevalier
de
Bethsaïda
en
souvenir
de
la
multiplication
des
pains
par
Jésus
à
cet
endroit.
Malgré
ses
exploits,
les
Francs
connurent
la
défaite.
Amer,
il
dut
abandonner
le
projet
de
s'établir
sur
des
terres
conquises
avec
Sarah,
une
Syrienne
que
son
Seigneur
lui
avait
fait
connaître.
Ces
conflits
le
détournèrent
même
de
Dieu,
tellement
la
soi-disant
religion
d'amour
était
vécue
comme
une
religion
d'horreur.
C'est
un
roman
bien
documenté,
alliant
avec
art
les
aspects
historiques
et
fictifs.
On
vit
de
l'intérieur
l'intrigue
qui
mène
de
la
perte
des
Francs
en
Terre
sainte
jusqu'à
l'apparition
de
Simon
de
Montfort.
Cette
page
d'histoire
tricotée
serrée
est
enrichie
d'éléments
amoureux,
bien
intégrés
à
l'ensemble.
Et
le
dénouement
est
amené
avec
un
brio
à
couper
le
souffle.
Cependant
l'écriture
très
dense
n'en
facilite
pas
la
lecture.
Comme
un
bon
vin,
il
faut
prendre
le
temps
de
la
savourer,
d'autant
plus
que
la
technique
privilégiée
demande
d'attendre
les
flash-back
justificatifs.
Ce
roman
méticuleux
et
fidèle
aux
règles
du
genre
donne
une
occasion
rêvée
à
ceux
qui
veulent
se
familiariser
avec
les
Croisades.
Si
on
ajoute
à
cette
lecture
celle
des
Enfants
du
Graal
de
Peter
Berling,
on
aura
une
vision
assez
juste
de
l'époque.
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