Désalliers,
François.
Des
steaks
pour
les
élèves.
Éd.
Québec
Amérique,
2000,
358
p.
Enseigner
au
secondaire
François
Désalliers
a
écrit
un
roman
unique
dans
les
annales
littéraires
du
Québec.
Il
monte
en
effigie
l'image
d'un
instituteur
débutant
aux
prises
avec
des
élèves
indisciplinés
alors
qu'il
enseigne
dans
une
école
secondaire.
L'auteur
aborde
le
problème
scolaire
à
travers
ceux
qui
le
dispensent.
Généralement,
nous
avons
droit
au
discours
contraire.
Ce
sont
les
jeunes
qui
expriment
leur
mécontentement
à
l'égard
du
corps
enseignant.
Clarence,
un
comédien
oublié
des
réalisateurs,
reçoit
un
jour
l'offre
de
Tigre,
une
directrice
d'école,
afin
d'assumer
la
responsabilité
du
cours
de
théâtre,
suivi
par
des
adolescents
davantage
intéressés
à
déstabiliser
leurs
enseignants
qu'à
évoluer
sur
une
scène.
Les
difficultés
pécuniaires
du
héros
l'obligent
à
accepter
le
poste
d'autant
plus
qu'une
femme
et
quatre
enfants
comptent
sur
lui
pour
vivre
décemment.
Cette
situation
l'amène
à
se
jeter,
à
son
corps
défendant,
dans
la
cage
aux
faunes.
La
métaphore
ne
souffre
pas
d'embonpoint.
Certains
élèves
se
sont
juré
que
le
petit
nouveau
n'atteindrait
pas
la
fin
d'année,
en
particulier
Tête-bêche,
la
fille
de
Bêche-tête,
un
potentat
de
la
ville.
Entre
elle
et
son
professeur,
c'est
un
duel
qui
connaîtra
son
dénouement
quand
on
jouera
la
pièce
qui
va
couronner
la
fin
de
l'année
scolaire.
Entre
temps,
le
pauvre
enseignant
recourt
à
des
stratagèmes
pas
très
efficaces
pour
mâter
ses
élèves.
Il
réussit
quand
même
à
les
apaiser
quelque
peu
en
leur
payant
le
matin
des
steaks
que
lui
prépare
le
cuisinier
de
la
cantine
de
l'école.
Cette
idée
farfelue
est
à
l'image
du
reste
du
roman.
On
nage
en
pleine
invraisemblance
du
début
à
la
fin.
La
directrice
accueille
Clarence
dans
son
bureau
en
jouant
une
partie
de
bras
de
fer
en
plus
de
marcher
au
plafond
grâce
à
des
souliers
agrippants.
Le
roman
collige
les
gestes
fantasques
pour
amuser
les
adolescents
et
les
vacanciers.
Pourtant,
l'auteur
avait
étalé
des
ingrédients
formidables
pour
concocter
un
excellent
polar
dans
lequel
le
comportement
criminel
de
Tête-bêche
aurait
pu
prendre
tout
l'espace.
Au
contraire,
comme
pour
les
best-sellers
américains,
l'auteur
a
préparé
une
macédoine
indigeste
comprenant
l'infidélité
de
son
héros,
son
goût
de
l'alcool,
sa
vie
de
couple
en
panne
et
la
présence
d'un
clochard
ayant
choisi
sa
classe
comme
domicile.
Un
fourre-tout
étourdissant
qui
fait
perdre
de
vue
la
vocation
première
de
l'œuvre.
Embrasse
mal
qui
mal
étreint.
Comme
François
Désalliers
est
un
bon
conteur,
il
peut
quand
même
susciter
de
l'intérêt
pour
les
difficultés
vécues
dans
un
contexte
scolaire
moderne.
Par
contre,
les
incongruités
ne
se
comptent
pas.
Les
principes
pédagogiques
sont
tombés
au
profit
des
règlements
qui
déterminent
le
nombre
de
boucles
d'oreille
que
les
élèves
peuvent
porter
en
classe
ou
le
nombre
de
centimètres
de
bedaine
nue
que
l'on
peut
tolérer
pour
respecter
le
code
bienséant
de
la
tenue
vestimentaire.
Bref,
ce
roman
indique
que
l'enseignement
est
devenu
un
art
dangereux
depuis
que
certains
élèves
se
comportent
à
l'instar
des
membres
des
bandes
criminalisées.
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