Avec
une
agilité
bondissante
comme
La
Truite
de
Schubert,
l'écriture
se
débat
dans
le
tourbillon
de
la
vie
pour
atteindre
la
frayère.
On
se
retrouve
à
Donnacona,
la
source
du
héros
de
la
première
nouvelle.
Il
a
tout
appris
dans
cet
univers
traversé
par
la
dangereuse
rivière
de
la
Jacques-Cartier
harnachée
par
une
industrie
de
pâtes
et
papiers.
Des
amis
y
sont
morts,
d'autres
sont
des
miraculés.
On
ne
joue
pas
au
draveur
sur
de
la
pitoune
(ouvrier
forestier
qui
marche
sur
les
billes
de
bois
transportées
par
le
courant
d'une
rivière).
La
témérité
des
jeunes
protagonistes
fait
frémir,
mais
ils
sont
solidaires,
tous
issus
de
solides
clans
familiaux
et
tous
affectés
à
de
menus
emplois.
En
somme,
cette
nouvelle
dresse
un
portrait
initiatique
que
l'auteur
peint
en
l'incrustant
dans
une
filiation
remontant
même
jusqu'à
Jacques
Cartier,
qui
força
le
chef
indien
Donnacona
à
le
suivre
lors
de
son
retour
en
France,
où
il
est
mort
en
1539.
Avec
Éric
Plamondon,
l'Histoire
se
tient
prête
pour
bien
sceller
les
dénouements.
La
deuxième
nouvelle
exploite
la
vie
d'adulte
du
héros.
Elle
analyse
le
chemin
parcouru
depuis
qu'il
est
marié.
Peut-on
être
heureux
loin
de
chez
soi
quand
on
empeste
le
sapinage
et
que
la
nature
est
incorporée
à
la
personnalité
?
La
dernière
nouvelle
est
la
plus
riche,
la
plus
poétique
et
la
plus
touchante.
Le
protagoniste
revient
dans
sa
Gaspésie
natale
à
la
mort
de
sa
mère.
Quel
lien
le
retient
à
cette
femme
qui
ne
le
reconnaît
plus
?
Croyant
qu'il
n'en
a
reçu
que
la
vie,
il
réalise
son
importance
le
jour
de
ses
funérailles
alors
que
la
population
remplit
la
nef
de
la
petite
église
de
Ristigouche.
Que
de
liens
sa
mère
a
tissés
au
cours
de
son
existence
!
C'est
le
canevas
sur
lequel
l'auteur
a
tracé
toutes
les
ramifications
invisibles
qui
réunissent
tous
et
chacun.
Comme
un
arbre
contribue
par
ses
racines
à
la
vie
des
espèces
avoisinantes,
il
peut
en
être
de
même
dans
bien
des
sphères.
On
le
constate
surtout
quand
le
héros
égraine
les
six
heures
d'une
marée
basse
à
arroser
un
béluga
échoué
sur
les
berges
de
la
rivière
Ristigouche.
Ainsi,
la
grande
chaîne
de
la
vie
continue
à
tourner
si
des
maillons
solides
assument
la
suite
du
jour.
L'écriture
irrigue
des
champs
ensemencés
de
quelques
grains
historiques
et
sociaux
afin
que
le
propos
joigne
l'universel.
Les
trois
longues
et
magnifiques
nouvelles
coulent
avec
une
grande
fluidité
pour
que
le
taqawan
(saumon)
remonte
à
sa
frayère,
pour
que
chacun
trouve
sa
source.
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