Botchorichvili,
Elena.
Faïna.
Éd.
du
Boréal,
2006,
108
p.
Pour
que
vole
au
vent
le
voile
de
la
mariée
géorgienne
Jean-Paul
Sartre
a
démissionné
du
parti
communiste
quand
il
a
appris
comment
se
vivait
au
quotidien
l'application
d'un
régime
dirigé
soi-disant
par
le
peuple
et
pour
le
peuple.
Depuis
Staline,
les
chefs
politiques,
"
trop
vieux
pour
retenir
leurs
pets
",
se
sont
succédé
avec
le
même
souci
de
sauvegarder
les
privilèges
qu'ils
s'étaient
octroyés
au
détriment
d'une
population
assujettie
à
leur
débrouillardise
pour
survivre.
C'est
dans
ce
contexte
que
Faïna
tente
d'assumer
sa
féminité
depuis
que
ses
seins
sont
apparus
à
l'été
de
ses
seize
ans.
Le
dilemme
devient
alors
d'ordre
matrimonial.
La
femme
de
Géorgie
doit
se
marier,
voire
même
avec
un
"
bleu
"
s'il
le
faut.
Terme
plus
évocateur
que
"
gay
".
L'héroïne
ne
remet
pas
en
cause
les
données
de
sa
culture.
Consciencieuse,
elle
veut
se
préparer
à
son
futur
rôle
d'épouse.
Et
c'est
à
la
lignée
maternelle
qu'elle
s'adresse
pour
acquérir
ce
que
toute
jeune
femme
devrait
savoir.
Le
silence
accueille
ses
questions
les
plus
légitimes
sur
le
sujet.
Comme
lui
répond
sa
grand'mère
Noutsa
:
"
Les
mots,
c'est
quoi?
Du
vent!
Il
faut
bien
se
marier
au
moins
une
fois
dans
sa
vie,
petite."
Le
suspense
de
cette
chronique
repose
sur
la
quête
d'un
mari
pour
Faïna.
Noutsa,
vissée
à
un
fauteuil
roulant,
envoie
sa
petite-fille
assister
aux
funérailles
afin
de
dénicher,
grâce
à
ses
belles
"
bombes
",
le
jeune
homme
désireux
de
s'offrir
"
le
flambeau
de
son
triangle
sacré
".
La
novella
illustre
les
facettes
de
la
femme
géorgienne,
implantée
dans
un
terreau
politique
qui
réduit
sa
qualité
de
vie.
Grâce
à
son
caractère
festif,
elle
parvient
malgré
tout
à
tirer
les
marrons
du
feu.
Tout
est
sujet
à
préparer
des
libations,
en
dépit
de
la
pénurie
alimentaire,
pour
ficeler
à
la
famille,
par
exemple,
les
candidats
au
mariage.
En
somme,
il
faut
agir
pour
suppléer
à
l'incurie
gouvernementale.
C'est
ainsi
que
se
justifie
le
père
de
Faïna,
un
médecin
amputé,
qui
pratique
dans
la
clandestinité
des
avortements
sur
la
table
de
la
cuisine.
Des
trois
œuvres
de
l'auteure,
cette
dernière
est
la
plus
faible.
Comme
immigrante,
elle
a
accompli
un
exercice
de
mémoire
pour
sceller
son
sort
aux
femmes
qui
l'ont
façonnée.
Hélas,
ses
portraits
sont
trop
anecdotiques
pour
constituer
une
galerie
pertinente
de
l'âme
féminine
en
Géorgie.
Peut-être
que
la
magie
de
l'écriture
poétique
est
brisée
par
les
effets
pervers
de
la
traduction
qui
empêchent
le
voile
de
la
mariée
de
voler
au
vent.
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