Demers,
Lise
Gueusaille.
Éd.
Lanctôt,
1999,
219
p.
La
Pauvreté
au
féminin
Qu'advient-il
des
femmes
abandonnées
par
leur
mari?
Si
elles
ont
perdu
en
plus
emploi
et
santé,
elles
parcourront
sûrement
les
rues
de
la
ville,
en
l'occurrence
Montréal,
à
la
recherche
d'un
petit
quelque
chose
pour
les
retenir
à
l'existence.
C'est
le
cas
de
Denise,
une
femme
de
45
ans.
Dans
la
noirceur
de
la
marginalité,
cette
pauvresse,
une
"
gueusaille
",
projette
son
ombre
dans
les
ruelles,
les
parcs
et
les
terrains
vagues
qui
acceptent
bien
sa
présence
alors
que
celle-ci
est
devenue
trop
lourde
à
porter
pour
suivre
les
activités
de
ses
amies,
toutes
à
l'abri
des
soucis
d'argent.
La
grisaille
de
sa
vie
ne
résulte
pas
d'un
manque
de
fréquentation
scolaire.
Au
contraire,
son
curriculum
vitae
effraierait
un
éventuel
employeur.
Le
destin
placera
heureusement
sur
sa
route
une
âme
sœur
qui
l'accompagnera
dans
son
malheur.
Olga,
une
vieille
émigrée
de
Russie,
réconfortera
l'héroïne,
mais,
surtout,
l'initiera
à
des
pratiques
pour
protéger
sa
dignité.
Avec
un
instinct
aguerri
par
les
conflits
armés
de
son
pays
d'origine,
elle
lui
montrera
à
identifier
ce
qui
rend
l'adversité
moins
déprimante.
Les
deux
femmes
ne
sont
pas
des
sans-abri.
Elles
sont
victimes
d'hommes
qui
leur
ont
laissé
la
pauvreté
en
héritage.
Le
dénouement
du
dilemme
ne
s'aligne
pas
sur
une
rédemption
pécuniaire.
Au-delà
de
l'avoir,
l'auteur
met
de
l'avant
les
liens
de
solidarité
qui
sauvent
l'âme
de
la
déroute,
comme
la
générosité
d'un
couple
de
restaurateurs
et,
surtout,
l'amitié
déterminante
de
François,
un
sans-abri
qui
vit
dans
son
auto.
Comme
Danielle
Roger
dans
Le
Manteau
de
la
femme
de
l'Est,
Lise
Demers
sonne
l'alarme
pour
attirer
l'attention
sur
certaines
conditions
féminines.
Avec
un
réalisme
à
l'écart
de
la
sensiblerie
et
dans
un
style
dépouillé,
l'auteur
parcourt
en
long
et
en
large
les
couloirs
de
la
misère
sociale
qui
mènent
la
femme
délaissée
au
bord
du
gouffre
de
la
névrose.
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