Théoret,
France.
Huis
clos
entre
jeunes
filles.
Éd.
Les
Herbes
rouges,
2000,
136
p.
Filles
des
pensionnats
des
années
50
Les
Québécoises
d'un
certain
âge
se
souviennent
de
ces
pensionnats
pour
jeunes
filles
qu'il
fallait
fréquenter
si
l'on
voulait
accéder
à
des
études
supérieures,
mais
interdites
au-delà
du
bachot.
Ce
n'est
que
tout
récemment
que
les
portes
de
nos
universités
se
sont
ouvertes
à
l'autre
moitié
de
la
société.
Pour
les
filles,
trois
possibilités
s'offraient
à
elles
:
l'école
ménagère,
l'école
infirmière
ou
l'école
normale.
France
Théoret
introduit
le
lecteur
dans
l'univers
feutré
des
pensionnats
dirigés
par
des
religieuses,
qui
préparaient
à
l'enseignement,
les
jeunes
filles
des
années
50.
Comme
c'est
un
roman
en
flash-back,
l'auteure
présente
en
amorce
une
fonctionnaire
municipale
qui
reçoit
une
lettre
évoquant
ce
passé
de
ses
seize
ans.
Il
faut
croire
que
l'héroïne
n'a
pas
exercé
la
fonction
pour
laquelle
elle
s'était
préparée.
Quoi
qu'il
en
soit,
c'est
le
portrait
d'une
jeune
fille
de
la
décennie
50
que
l'on
trace.
Un
portrait
qui
la
montre
soumise
aux
diktats
de
l'époque
afin
de
se
préparer
aux
responsabilités
et
aux
devoirs
de
la
bonne
chrétienne
sur
laquelle
comptait
l'Église
pour
protéger
son
pouvoir.
Dans
un
premier
temps,
l'auteur
nous
familiarise
avec
ce
lieu
sacro-saint,
où
chaque
jeune
fille
disposait
d'un
espace
protégé
par
des
tentures
qui
les
isolaient
de
leurs
voisines.
Après
avoir
évoqué
le
décor
de
cet
établissement,
on
s'attarde
à
l'ambiance
qui
y
prévalait.
Tout
était
prévu
pour
créer
une
atmosphère
comparable
à
celle
d'un
cloître,
où
les
étudiantes
menaient
une
vie
de
religieuse.
Après
avoir
franchi
cette
barrière,
l'auteure
pénètre
le
cœur
de
son
héroïne.
De
prime
abord,
cette
dernière
s'ouvre
sur
ses
compagnes
en
leur
offrant
son
amitié
afin
de
s'insérer
dans
ce
microcosme
féminin.
La
fuite
de
sa
solitude
lui
donne
accès
à
ce
qu'elle
est.
C'est
en
se
frottant
aux
autres
que
l'on
découvre
qui
l'on
est.
Ce
qu'elle
ne
manque
pas
de
confier
à
son
journal
personnel.
Dans
ses
contacts,
elle
cherche
à
donner
le
meilleur
d'elle-même,
mais
elle
réalise
qu'il
est
bien
difficile
d'atteindre
le
cœur
d'autrui.
D'ailleurs,
elle
sera
rabrouée
amèrement
par
Yolande,
de
quatre
ans
son
aînée,
qui
l'avait
pourtant
ouverte
sur
le
monde
en
lui
prêtant
La
Vingt-cinquième
Heure
de
Gheorghiu.
Ses
découvertes
l'initient
donc
à
la
vie.
Innocente,
elle
apprendra
que
le
pensionnat
n'est
pas
un
reflet
de
la
société.
Elle
sent
que
son
morne
quotidien
répond
davantage
à
l'idéal
souhaité
par
ceux
qui
détiennent
les
rênes
du
pouvoir.
Mais
c'est
sa
condition
féminine
qui
lui
déplaît
le
plus.
Elle
voit
bien
que
sa
mission
sur
terre,
ce
n'est
pas
de
reculer
les
frontières
de
l'ignorance,
mais
de
perpétuer
les
conventions
établies.
En
somme,
ce
roman
initiatique
rappelle
l'éducation
donnée
jadis
aux
filles.
Quoique
l'auteure
souligne
l'essentiel
de
l'âme
de
son
héroïne,
elle
lance
un
os
bien
maigre
à
gruger.
Même
l'écriture
fait
sourciller.
Ses
expressions
font
sourire
comme
"
sa
lucidité
verbale
éveilla
ses
craintes.
"
Le
"
verbale
"
donne
de
l'élégance
à
la
phrase,
mais
il
est
employé
à
mauvais
escient.
La
pire
faiblesse
découle
du
fait
que
l'auteure
ne
parvient
pas
à
raconter
une
histoire
qui
débouche
sur
une
synthèse.
Elle
raconte
bien
comment
se
sentait
la
jeune
femme
des
années
50,
mais
son
récit
ne
constitue
pas
un
développement
à
un
élément
déclencheur.
C'est
un
portrait
intimiste
comme
l'indique
le
titre.
En
terminant
le
roman,
on
se
dit
que
ç'a
bien
changé.
Pas
fort
fort
comme
conclusion.
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