Courtemanche,
Gil.
Je
ne
veux
pas
mourir
seul
.
Éd.
Boréal,
2010,
155
p.
Mourir
sans
avoir
aimé
Gil
Courtemanche
annonçait
sa
mort
prochaine
dans
Je
ne
veux
pas
mourir
seul.
Atteint
d'un
cancer
du
larynx,
il
s'est
livré
corps
et
âme
à
la
lourde
machine
des
cures
hospitalières.
La
maladie
l'a
finalement
vaincu
après
une
courte
rémission.
Mais
de
quoi
la
mort
a-t-elle
triomphé
ou
triomphera
au
moment
où
il
a
écrit
cette
autofiction
?
C'est
la
question
à
laquelle
il
répond
avant
de
rendre
son
lectorat
orphelin.
Il
tenait
à
préciser
les
enjeux
importants
pour
les
hommes,
qui,
comme
lui,
n'accordent
pas
à
l'amour
un
intérêt
de
premier
plan.
Il
a
choisi
d'analyser
comment
file
la
vie
ou,
plutôt,
comment
il
l'a
laissé
filer.
"
J'aime
vivre,
mais
je
n'aime
pas
la
vie.
"
Ce
n'est
pas
un
paradoxe.
Il
s'est
offensé
de
voir
que
l'humanité
a
tourné
le
dos
à
ce
qui
devrait
l'animer.
Il
se
le
reproche
au
premier
chef.
Sans
aucune
pudeur,
il
reconnaît
ses
lâchetés,
surtout
celle
qui
le
retenait
de
s'approcher
d'autrui.
Il
l'a
payé
chèrement
en
recevant
un
courriel
lui
annonçant
que
sa
femme
le
quittait
le
jour
même
qu'il
apprit
le
fatidique
pronostic.
En
regardant
une
photo
de
son
mariage,
il
s'est
rappelé
la
distance
qu'il
avait
créée
entre
l'être
aimée
et
lui-même.
Jamais
il
ne
lui
aurait
pris
la
main
en
public.
Et
pourtant,
il
l'aimait
comme
aucun
homme
n'a
aimé.
Fidèle,
malgré
des
conduites
ambiguës,
il
enseigne
que
la
vie,
c'est
l'amour.
En
fait,
ce
n'est
pas
un
roman
sur
la
mort.
C'est
un
roman
sur
la
vie.
Comme
"
des
cons
",
écrit-il,
on
se
tue
soi-même
avec
des
milliers
de
petites
morts.
Mourir
à
des
milliers
de
gestes
altruistes,
comme
le
propose
pourtant
Schopenhauer.
"
L'enfer,
c'est
nous-mêmes
",
aurait
écrit
Gil
Courtemanche.
Il
laisse
ce
bel
héritage,
qui
repose
sur
l'amour
et
le
don
de
soi
pour
connaître
une
"
belle
mort
".
Se
donner
à
la
femme,
en
ce
qui
le
concerne,
parce
qu'elle
enfante
un
nouvel
homme
en
s'alliant
avec
lui.
Bref,
c'est
le
plus
beau
roman
sur
l'amour,
l'amour
qui
triomphe
de
la
mort
comme
il
en
est
d'un
arbre,
qui
vit
au-delà
du
trépas
de
celui
qui
l'a
planté.
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