Paul-André Proulx

Littérature Québecoises

Laberge, Marie.

Juillet. Éd. du Boréal, 1989, 221 p.

Béguin du beau-père pour la bru

La famille tient une grande place dans l'œuvre de Marie Laberge. Sous des apparences trompeuses, elle recèle parfois des drames que l'on tente de cacher pour sauvegarder son honorabilité. Dans Juillet, l'auteure attire l'attention sur les béguins des beaux-pères pour leurs brus.

Son roman raconte donc un après-midi de juillet, chaud et humide, au sein d'une famille qui s'apprête à célébrer dans l'intimité le 65e anniversaire de Charlotte, la femme de Simon. Seuls leur fils David et sa femme Catherine participeront à la fête. Le temps orageux à l'horizon marquera cet événement qui jettera la belle-fille dans les bras de son beau-père. Il la déshabille des yeux en préparant les plats qui garniront la table. Son désir monte au rythme de l'orage qui s'annonce éminente. Les prémisses sont enfin réunies pour que les prévisions du temps et les sentiments se concrétisent dans un concert du tonnerre.

Ce beau tissage de météorologie et de concupiscence crée une atmosphère étouffante qui préside à un dénouement comparable à une tornade dévastatrice. C'est un roman succinct qui coule comme un torrent grâce à une plume concise. Bref, Juillet, qui forme un aparté dans l'œuvre de Marie Laberge, offre un bon moment de lecture si l'on n'est pas allergiques aux romans de gare.