Paul-André Proulx

Littérature Québecoises

Beauchemin, Yves

Juliette Pomerleau. Éd. Québec Amérique, 1989, 691 p.

Une obèse à la rescousse des siens

Les romans d'Yves Beauchemin sont échevelés, celui-ci comme les autres. L'auteur ne serre pas assez la trame. Il laisse courir son imagination, ce qui donne des trouvailles heureuses et, aussi, des digressions qui finissent par lasser. Les sagas sont intéressantes quand elles ne se nourrissent pas à tous les râteliers.

Dans ce roman, Juliette Pomerleau se transforme en détective pour que son petit-neveu retrouve sa mère. Au volant de sa Toyota, elle quitte Montréal pour Saint-Hyacinthe afin de débusquer sa nièce toxicomane. L'auteur exploite cette situation à travers des péripéties farfelues qui vont en tous sens. Le passage de l'oiseau à la patte cassée est un exemple très réussi. Ce qui ressort finalement de cette œuvre monumentale, c'est la générosité sans bornes de l'héroïne. Ceux qui apprécient les bons sentiments ne se tromperont pas en lisant ce roman.

Ce petit polar est très visuel. Yves Beauchemin fournit tous les éléments qui pourraient servir à un éventuel tournage cinématographique. Juliette Pomerleau ressemble davantage à un télé-feuilleton qui, de semaine en semaine, aborde un thème différent. Bref, l'auteur a atteint son objectif en jouant sur la démesure pour divertir le grand public d'autant plus que sa plume est des plus alerte.