Dunberry,
Lyne.
Jus
de
fruits.
Éd.
Lanctôt,
2003,
174
p.
Les
Plaisirs
de
la
chair
Longtemps
tabou
dans
la
littérature
québécoise,
l'érotisme
a
envahi
de
nombreuses
oeuvres
comme
une
traînée
de
poudre.
Marie
Gray,
William
St-Hilaire,
Lili
Gulliver,
Julie
Pelletier,
Henri
Millaire
sont
des
auteurs
qui
ont
mis
leur
plume
au
service
de
la
sexualité.
Avec
Jus
de
fruits,
Lyne
Dunberry
s'est
jointe
à
ceux
qui
se
sont
donné
la
mission
d'éveiller
le
désir
d'autrui,
mais
surtout
de
fournir
des
exemples
concrets
pour
obtenir
le
plus
de
satisfaction
possible
quand
on
veut
passer
du
fantasme
à
l'acte.
Les
vingt
et
une
nouvelles
du
recueil
décrivent
autant
de
situations
qui
conduisent
à
la
matérialisation
du
désir.
Elles
suggèrent
les
nombreux
endroits
qui
se
prêtent
aux
relations
sexuelles
:
les
cabines
d'essayage
des
magasins,
le
bureau
des
patrons,
les
locaux
de
photocopie...
L'auteure
a
négligé
les
automobiles,
les
parcs,
les
haltes
routières,
les
terrains
de
golf
et
la
forêt
où
les
insectes
participent
volontiers
aux
jeux
des
partenaires.
Les
lieux
choisis
créent
un
contexte
professionnel,
auquel
sont
rattachés
les
protagonistes
comme
psychothérapeutes,
avocats...
Lues
une
par
jour,
les
nouvelles
peuvent
éveiller
les
sens.
Le
badaud
en
manque
d'imagination
apprendra
des
moyens
aptes
à
combler
sa
partenaire.
Le
jeune
lectorat
s'émoustillera
sans
doute.
Le
vieux
routier,
qui
compte
une
expérience
satisfaisante
de
quelques
décennies,
s'ennuiera
rapidement
de
ces
jeux
sexuels,
décrits
pourtant
avec
réalisme.
Grosso
modo,
les
récits
se
ressemblent
tous.
Portant
souliers
à
talent
haut
et
culotte
affriolante,
les
héroïnes
sont
des
championnes
de
la
fellation
comme
le
mentionne
un
partenaire
satisfait
:
"
Personne
ne
suce
aussi
bien
que
toi.
Je
te
dois
mes
plus
belles
érections.
"
Grandes
consommatrices
de
"
jus
de
fruits
",
elles
s'abreuvent
jusqu'à
la
dernière
goutte
de
la
moindre
sécrétion
génitale.
L'auteure
a
évité
les
cas
de
fétichisme,
de
sado-masochisme
et
même
d'infidélité.
Elle
imagine
la
manifestation
des
désirs
exacerbés
de
ses
personnages
à
l'intérieur
d'un
créneau
exempt
de
dérèglements
pathologiques.
C'est
en
somme
assez
inoffensif
si
un
accroc
aux
principes
moraux
entre
adultes
consentants
vous
indiffère.
Cependant
on
peut
trouver
curieux,
à
l'heure
où
le
VIH
fait
des
ravages,
que
les
protagonistes
s'adonnent
à
leurs
passions
sans
protection
et
sans
crainte
des
maladies
vénériennes.
Ils
se
sont
affranchis
des
tabous
sexuels,
mais
les
virus
n'ont
cure
de
leur
droit
à
la
santé.
Règle
générale,
les
nouvelles
sont
rédigées
avec
une
pointe
d'humour
et
une
plume
plus
souvent
élégante
que
crue.
Et
la
construction
est
respectueuse
des
normes
du
genre,
qui
exigent
une
chute
qui
arrive
à
point.
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