O'Neill,
Heather.
La
Ballade
de
Baby
.
Éd.
10-18,
2008,
378
p.
Droguée
et
prostituée
à
12
ans
La
Ballade
de
Baby
est
un
titre
fort
ambigu.
Il
ne
fait
pas
allusion
aux
promenades
(balade)
imposées
par
les
nombreux
déménagements
d'un
homme
qui
vit
seul
avec
sa
fille
de
12
ans.
Il
s'agit
plutôt
de
la
complainte
(ballade)
de
l'héroïne,
dont
le
père
de
27
ans
est
encore
accroché
à
son
adolescence.
Venu
de
la
campagne,
il
s'installe
au
centre-ville
de
Montréal
après
la
mort
de
sa
femme,
survenue
un
an
après
la
naissance
de
Baby,
prénom
qu'elle
a
hérité
de
ses
parents
alors
âgés
de
15
ans.
Tous
ses
malheurs
commencent
avec
cette
tragédie,
qui
a
transformé
le
père
en
junkie
afin
de
s'aider
à
assumer
son
deuil.
Vivant
de
rapines,
il
vend
le
butin
volé
dans
des
marchés
aux
puces
pour
se
procurer
de
la
drogue
et
payer
le
loyer
quand
il
y
parvient.
Cette
occupation
illicite
l'amène
à
délaisser
sa
fille.
Baby
n'a
d'autre
choix
que
de
se
tourner
vers
la
rue
pour
combler
ses
besoins.
Il
lui
est
difficile
d'y
parvenir
à
cause
de
sa
tenue
vestimentaire,
qui
fait
fuir
ses
pairs.
Habillée
comme
un
olibrius
à
cause
de
la
pauvreté,
elle
parcourt
son
quartier,
le
plus
mal
famé
de
la
ville,
jadis
appelé
le
Red
Light
à
cause
des
nombreux
lupanars
que
l'on
identifiait
par
leur
ampoule
rouge
à
la
porte.
Ses
conditions
de
vie
attirent
le
travailleur
social,
mais
aussi
le
prédateur
qui
veut
se
faire
vivre
en
obligeant
sa
protégée
à
se
prostituer.
Dans
un
premier
temps,
c'est
la
famille
d'accueil
qui
l'attend
avant
de
connaître
l'horreur
d'un
centre
de
la
DPJ
(direction
pour
la
protection
de
la
jeunesse).
De
retour
avec
son
père,
c'est
un
proxénète
qui
l'attrape
dans
ses
filets.
Que
fera-t-elle
pour
ne
pas
s'enliser
dans
ces
ornières
?
Heureusement,
tout
concourt
à
son
sauvetage.
Les
dérives
ont
préservé
par
miracle
son
âme
d'enfant.
Un
rien
l'émerveille
et
la
rend
heureuse
:
un
toutou,
une
marque
d'affection.
Elle
a
même
gardé
une
infinie
confiance
envers
les
adultes,
même
les
tarés
comme
son
père
qu'elle
ne
renie
pas.
D'après
tout,
c'est
le
seul
qu'elle
a
et
qui
souffre
autant
qu'elle
de
leurs
situations.
Pourtant
elle
aurait
mille
et
une
raisons
de
le
haïr,
mais,
sous
la
carapace,
elle
sent
que
son
salut
dépend
de
l'amour
qu'il
lui
porte.
Comme
pour
Christiane
F.,
une
Berlinoise
du
même
âge
que
Baby,
la
drogue
et
la
prostitution
servent
de
béquilles
aux
adolescentes
qui
sont
victimes
des
carences
parentales.
La
thématique
est
traitée
avec
un
réalisme
à
faire
dresser
les
cheveux
et
exempte
du
sensationnalisme
qu'elle
peut
susciter.
Si
le
lecteur
est
déjà
familier
avec
le
parcours
sexuel
des
jeunes
péripatéticiennes,
cette
œuvre
lucide
et
triste
ne
parviendra
à
l'intéresser
qu'au
cours
de
son
dernier
tiers.
Le
plus
gros
bémol
vient
de
la
traduction.
Montréal
n'est
qu'un
vain
mot.
Le
traducteur
décrit
plutôt
une
cité
parisienne
où
ça
caille
(il
fait
froid).
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