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Gariépy,
Pierre.
L’Âge
de
Pierre.
Éd.
XYZ,
2011,
138
p.
Les
Orphelins
de
Duplessis
Après
la
mort
de
ses
parents,
un
garçon
est
confié
à
un
orphelinat,
où
il
doit
se
défendre
contre
les
abus
sexuels
des
religieux.
La
situation
est
bien
connue
depuis
que
le
regretté
Bruno
Roy
a
dévoilé
l’enfer
des
enfants
de
Duplessis.
Sodomies
et
fellations
sont
pratiques
courantes.
Il
faut
s’y
plier
pour
éviter
d’autres
sévices
aussi
humiliants.
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Que
devient
le
petit
Pierre
après
sa
sortie
de
ce
cercle
infernal
?
Grâce
à
son
don
pour
l’écriture,
il
témoigne
de
cette
existence
scabreuse
tolérée
par
l’État.
Choqué
par
la
perversion
de
ceux
qui
ont
manqué
à
leur
vœu
de
chasteté,
il
s’imagine
un
alter
ego,
qui
serait
le
Jésus
du
XX1e
siècle.
Un
Christ
pervers
en
quête
d’apôtres
qu’il
recrute
dans
les
bars.
En
fait,
la
narration
rappelle
la
vie
du
Seigneur
racontée
par
les
évangélistes.
On
y
retrouve
Marie-Madeleine,
M&M,
la
prostituée
qui
a
tant
aimé,
Apéro,
une
Oprah
Winfrey
qui
anime
un
talk-show,
Jude,
une
traitresse
comme
Judas
qui
travaille
dans
un
bar.
Bref,
Pierre
s’est
constitué
une
petite
communauté
d’âmes
damnées
pour
apporter
le
salut
à
un
peuple
soumis
à
un
État
qui
lui
ordonne
de
procréer
des
mâles.
Sur
ce
canevas,
l’auteur
trame
l’histoire
d’une
génération
née
avant
1960,
l’âge
de
pierre
de
la
grande
noirceur
du
Québec.
Il
se
sert
des
passages
évangéliques
pour
illustrer
l’ignominie
d’une
société,
dont
la
prétendue
vertu
camoufle
des
abus
indicibles,
telles
les
noces
de
Cana
qui
deviennent
le
rendez-vous
des
picoleurs.
En
somme,
il
recommande
de
vivre
vraiment
le
message
du
Christ.
Mais
on
sent
quand
même
son
exaspération
devant
toutes
ces
vies
organisées
autour
d’une
sexualité
déifiée
que
l’on
retrouve
dans
L'Évangile
selon
Sabbitha
de
David
Homel.
Le
caractère
rebelle
et
licencieux
du
roman
risque
de
masquer
ce
qu’il
dénonce
même
si
le
propos
est
servi
par
une
plume
poétique,
mais
diluée
dans
la
vulgarité
du
désespoir
et
dans
un
humour
facile.
Bref,
sa
facture
dérangeante
en
fera
sourciller
plus
d’un.
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