Portal,
Louise.
L'Angélus
de
mon
voisin
sonne
l'heure
de
l'amour.
Éd.
Hurtubise,
2007,
202
p
Une
baby-boomer
branchée
Pour
ce
roman,
Louise
Portal
s'est
inspirée
des
relations
qu'elle
entretient
avec
son
voisinage,
en
particulier
un
couple
de
fermiers
et
un
homosexuel
rongé
par
le
sida,
qui
s'est
retiré
à
la
campagne
pour
attendre
paisiblement
sa
mort
imminente.
C'est
d'ailleurs
grâce
à
sa
suggestion
que
l'auteure
a
aiguillé
son
imagination
vers
la
finalité
et
la
solitude
des
endeuillés.
Jeanne
Dorval,
l'héroïne
de
50
ans,
vit
une
mauvaise
passe
depuis
qu'elle
est
veuve.
Sa
carrière
de
romancière
ne
lui
est
pas
d'un
grand
secours
pour
assumer
cette
perte.
Après
un
an
de
veuvage,
une
planche
de
salut
s'annonce
au
Petit
Verger,
une
maison
ainsi
prénommée
et
habitée
par
Charles-Émile
Jacques,
le
nouveau
locataire.
Comme
il
est
naturel
de
pactiser
avec
ses
voisins
à
la
campagne,
les
contacts
s'établissent
facilement,
d'autant
plus
que
les
deux
personnages
sont
branchés
sur
la
même
longueur
d'onde.
Leur
amour
des
arts
les
lie
d'une
amitié
qui
facilite
les
confidences
à
l'origine
de
la
matière
première
du
roman
qu'écrit
l'héroïne.
Elle
se
présente
comme
une
femme
fragilisée
par
la
mort
d'êtres
chers,
tels
son
père,
son
mari
et
son
fils,
les
trois
portant
l'un
des
prénoms
du
héros.
Cette
coïncidence
ne
peut
que
la
rapprocher
davantage
de
ce
sidéen
susceptible
d'alourdir
son
fardeau,
mais
dont
la
sérénité
sert
de
contrepoids
aux
contingences
humaines.
Grâce
à
lui,
Jeanne
se
retrouve
au
centre
d'un
trio
convivial,
complété
par
une
amie
excentrique,
entichée
de
Charles-Émile.
La
vie
recouvre
ainsi
ses
droits,
apportant
son
lot
de
joies,
surtout
pour
elle
qui
sent
que
son
deuil
risque
de
prendre
fin
dans
les
bras
d'un
beau
et
jeune
Apollon.
Le
roman
se
déroule
dans
le
cadre
champêtre
des
Cantons-de-l'Est.
L'auteure
y
crée
une
atmosphère
paysanne
et
rustique
qui
rappelle
les
œuvres
des
peintres
de
Barbizon,
en
particulier
L'Angélus
de
Millet
et
celui
de
Charles-Émile
Jacques,
homonyme
du
héros.
Avec
sa
plume,
elle
investit
ses
personnages
de
la
paix
qui
se
dégage
de
cette
dernière
toile
à
laquelle
réfère
le
titre.
Grâce
à
leur
amour
de
l'art,
tous
entrevoient
finalement
la
lumière
au
bout
du
tunnel.
Les
ingrédients
rassemblés
pour
concocter
ce
roman
se
prêtaient
à
un
questionnement
métaphysique.
Malheureusement,
ils
sont
passés
au
moulinet
de
la
mièvrerie.
Au
lieu
de
rehausser
la
saveur
du
plat,
ils
laissent
un
arrière
goût
de
Harlequin.
En
fait,
les
thèmes
de
l'amour,
de
la
mort
et
de
la
foi
ne
sont
qu'effleurés.
L'auteure
a
plutôt
décrit
le
décor
nouvel
âge
qui
convient
à
la
philosophie
de
pacotille
des
baby-boomers.
C'est
un
roman
de
parvenus
branchés
et
obséquieux.
Les
personnages
snobinards
se
servent
du
"
mon
cher
"
et
du
"
ma
chère
"
sous
une
couche
de
vernis
culturel
dont
ils
se
gargarisent.
Même
si
Alfred
Desrochers,
Rimbaud,
Saint-Exupéry,
Mozart
et
Tchaïkovski
couvrent
l'œuvre
de
leur
ombre,
cet
Angélus
sonne
faux.
Il
n'annonce
pas
l'heure
de
l'amour,
mais
plutôt
de
la
vacuité.
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