Mavrikakis,
Catherine.
Le
Ciel
de
Bay
City.
Éd.
Héliotrope,
2008,
292
p.
La
Mélodie
du
bonheur
états-unien
«
Le
temps
arrange
bien
les
choses
»,
dit-on.
Amy,
l’héroïne
du
roman,
constate
le
contraire.
Rien
ne
meurt.
Difficile
de
tourner
la
page
quand
le
deuil
est
pris
en
charge
par
une
mémoire
qui
défie
le
temps
et
le
lieu.
Née
aux
États-Unis,
l’héroïne,
une
juive
élevée
comme
une
catholique,
vit
le
nez
collé
au
camp
d’Auschwitz,
où
furent
conduits
ses
grands-parents.
Cette
filiation
la
retient
de
prendre
son
envol
même
si
sa
mère
et
sa
tante
ont
choisi
l’Amérique
pour
secouer
cet
atavisme.
Sous
la
fumée
des
usines,
le
ciel
mauve
de
Bay
City
ne
parvient
pas
à
étendre
son
voile
sur
les
malheurs
qui
ont
présidé
à
l’exil
de
ces
femmes.
Amy
tente
de
s’accrocher
à
la
vie
américaine
dans
la
maison
de
tôle
de
sa
tante
Denise
et
de
son
mari,
un
prêtre
laïcisé.
Mais
en
vain.
Devenue
mère,
elle
veut
réussir
là
où
la
sienne
a
échoué
:
déconnecter
sa
fille
des
spectres
de
l’holocauste
ressenti
à
travers
une
épiphanie
qui
s’est
manifestée
jusqu’à
Bay
City
dans
le
Michigan.
Est-ce
possible
quand
le
silence
divin
se
fait
complice
de
l’horreur
humaine
?
Tout
de
même,
son
métier
de
pilote
d’avion
l’amène
à
vouloir
concilier
le
ciel
et
la
terre
sans
quoi
elle
juge
inopportun
de
s’investir
dans
l’aventure
humaine
pour
connaître
une
mort
banalisée
dans
un
hôpital
contaminé
par
le
clostridium
difficile.
Contrairement
à
son
chanteur
préféré,
Alice
Cooper,
qui
a
écrit
les
paroles
de
Welcome
to
My
Nightmare,
elle
veut
protéger
sa
fille
du
cauchemar
qui
lui
empoisonne
l’existence.
Avec
une
plume
incisive,
l’auteure
navigue
en
plein
drame
shakespearien.
Ses
personnages
cherchent
un
sens
à
leur
vie
de
malheurs
en
se
fiant,
comme
la
famille
Trapp,
à
l’oncle
Sam
qui,
à
première
vue,
semble
offrir
un
monde
qui
fonctionne
rondement
comme
les
magasins
K-Mart,
où
l’héroïne
a
travaillé.
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