Yergeau,
Pierre
L'Écrivain
public.
Éd.
L'Instant
même,
1996,
248
p.
Des
orphelins
dans
un
camp
de
bûcherons
de
l'Abitibi
Avec
L'Écrivain
public,
Yergeau
s'est
tourné
vers
sa
patrie
d'origine,
l'Abitibi
des
années
1930.
Au
lieu
d'écrire
une
saga,
il
a
limité
son
sujet
à
des
personnages
significatifs
que
l'on
ne
pouvait
ne
pas
rencontrer
à
l'époque,
soit
les
travailleurs
forestiers
et
le
clergé.
L'auteur
nous
emmène
dans
un
camp
de
bûcherons,
où
vivent
aussi
trois
orphelins
de
père,
élevés
par
une
grand'mère
qui
est
la
cuisinière.
Quant
à
la
mère
des
enfants,
elle
est
partie
refaire
sa
vie
sans
laisser
d'adresse.
Ce
roman
présente
leur
univers
avec
humour.
On
sourira
quand
on
verra
l'aïeule
coucher
la
benjamine
dans
une
énorme
marmite
suspendue
au
plafond.
Derrière
ce
joyeux
tableau
se
profile
la
société
québécoise.
L'aîné
quittera
le
camp
pour
les
États-Unis,
se
joignant
à
l'exode
des
Québécois
qui
fuient
la
crise
économique.
Un
prêtre
s'occupera
de
l'instruction
de
son
frère
Jérémie,
un
garçon
plus
intellectuel,
pour
en
faire
finalement
son
secrétaire
à
Amos.
L'auteur
se
sert
de
cette
relation
d'un
prêtre
et
d'un
adolescent
pour
souligner
de
façon
loufoque
l'immense
pouvoir
du
clergé.
L'exemple
emprunté
au
moyen
âge
est
éloquent
quand
tous
les
deux
parcourent
le
diocèse
pour
vendre
des
indulgences
à
un
peuple
de
soumis,
qui
en
achète
comme
des
petits
pains
chauds.
Ce
travail
n'attirera
pas
Jérémie
vers
la
prêtrise,
mais
vers
l'écriture.
Il
deviendra
un
écrivain
public
pour
satisfaire
les
besoins
des
nombreux
analphabètes
du
Québec
d'alors.
Cette
oeuvre
sur
l'Abitibi
est
intéressante,
bien
écrite
et
d'un
humour
fin.
Elle
souligne
avec
justesse
une
période
du
Québec
qui
a
ouvert,
au
reste
de
la
population,
une
région
jusque-là
négligée
à
cause
de
sa
froidure.
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