Plomer,
Michèle.
Le
Jardin
sablier.
Éd.
Marchand
de
feuilles,
2007,
92
p.
La
Jardinière
Diplômée
en
droit
de
l'université
de
Sherbrooke,
Michèle
Plomer
est
née
dans
l'arrondissement
de
Cartierville
à
Montréal.
L'Acadie
maternelle
et
l'Angleterre
paternelle
se
sont
donné
la
main
pour
préserver
l'amour
de
la
terre
chez
cette
descendante.
La
grand'mère
acadienne
ne
demandait
pas
à
sa
petite-fille
si
ç'allait
bien
dans
ses
études,
mais
si
elle
était
allée
aux
petits
fruits
des
champs.
Pas
surprenant
qu'à
neuf
ans,
l'auteure
sût
déjà
ce
qu'elle
deviendrait
avant
de
se
rendre
en
Chine
pour
enseigner.
Le
Jardin
sablier
raconte
l'histoire
de
cette
vocation,
née
dans
la
cour
arrière
de
la
maison
familiale
où
elle
s'occupait
du
potager
au
lieu
de
s'amuser
avec
ses
amies.
Rien
de
tristounet!
Il
s'agit
d'un
amour
comme
il
n'en
existe
pas
deux.
La
douce
maladie
d'amour
qui
réunit
le
jardin
et
le
jardinier
sous
une
seule
entité.
L'un
n'existe
pas
sans
l'autre.
Ils
sont
les
tenants
et
les
aboutissants
d'une
même
réalité,
incarnée
à
l'ombre
des
dragons
que
dessine
la
chaîne
appalachienne
de
l'Estrie.
Michèle
Plomer
y
a
trouvé
sa
raison
de
vivre
en
délaissant
la
ville
pour
une
maison
victorienne
délabrée.
Il
ne
s'agit
pas
d'un
retour
bucolique
à
la
terre
qui
spolie
les
anciens
habitants
en
achetant
leurs
biens
pour
une
bouchée
de
pain.
Elle
s'y
installe
avec
son
conjoint
pour
tenter
de
dominer
une
terre
qui
lui
apprend
rapidement
que,
dans
la
nature,
il
n'y
ni
dominants
ni
dominés,
mais
qu'une
identité
bicéphale
qui
travaille
dans
un
même
sens.
Grâce
aux
conseils
de
sa
voisine
de
84
ans,
les
produits
aboutissent
finalement
sur
la
table,
joliment
endimanchés
dans
des
pots
aux
couvercles
à
jupette.
Formée
de
chroniques
pour
jardiniers
en
herbe,
établies
selon
les
mois
de
l'année,
cette
œuvre
dépasse
largement
le
cadre
de
son
sujet.
Cette
activité
horticole
rapproche
les
femmes
que
les
citadins
ont
spoliées
en
achetant,
pour
une
bouchée
de
pain,
les
terres
que
les
maris
leur
avaient
léguées
en
mourant.
Les
"
rats
des
villes
",
dirait
Jean
de
Lafontaine,
ont
détourné
les
"
rats
des
champs
"
de
leur
vocation
première
en
transformant
la
région
en
aires
de
loisir
à
l'origine
de
la
crise
du
mont
Orford.
Le
volet
social
débouche
sur
la
philosophie
de
l'existence.
À
travers
le
jardinage,
on
décèle
les
enjeux
métaphysiques
auxquels
on
doit
faire
face.
La
mort
perd
de
sa
cruauté
quand
on
comprend
que
la
vie
y
trouve
sa
source.
Rien
ne
se
perd
si
l'on
a
bien
su
cultiver
notre
jardin
intérieur.
Cette
œuvre
hybride
très
bien
ciselée
n'est
pas
qu'une
ode
à
la
nature.
Elle
repaît
l'âme
en
répondant
à
son
questionnement
existentiel.
Comme
À
l'ombre
d'Orford
d'Alfred
Desrochers,
Le
Jardin
sablier
renoue,
trop
succinctement
cependant,
avec
l'esprit
de
nos
ancêtres,
les
véritables
héritiers
de
la
nature.
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