Lors
de
l'Exposition
universelle
de
1967,
qui
s'est
même
tenue
l'année
du
centenaire
de
la
fédération
canadienne,
l'OSM
s'est
objecté
à
ce
que
l'on
inscrive
au
programme
son
Concerto
de
Québec
pour
célébrer
cet
anniversaire.
Associé
aux
compositeurs
de
l'ère
romantique,
il
a
été
la
cible
des
chroniqueurs
musicaux,
qui
voyaient
en
lui
un
Richard
Abel
pour
dentellières.
Cette
perception
se
répandit
d'autant
plus
vite
qu'André
Mathieu
ne
dédaignait
pas
de
composer
des
tangos
ou
de
participer
à
des
pianothons.
Hélène
de
Billy
s'est
servie
de
ce
canevas
pour
retracer
sa
biographie,
tout
en
creusant
la
dynamique
qui
a
concouru
à
sa
perte.
Elle
fait
ressortir
surtout
les
conséquences
funestes
de
ce
détournement
d'admiration
sur
un
homme
qui
cherchait
la
reconnaissance
avec
tant
d'obsession.
Finalement,
c'est
la
dive
bouteille
qui
s'est
présentée
pour
le
réconforter
de
ses
déboires.
Pour
mettre
en
exergue
cette
déchéance,
l'auteure
a
eu
recours
à
un
fils
présumé
de
l'artiste,
qui
tente
de
reconstituer
la
vie
de
son
père
dans
le
cadre
de
ses
études
universitaires.
Le
suspense
de
ce
roman
biographique
repose
sur
la
découverte
du
portrait
du
compositeur
que
Léo
Ayotte
a
peint
alors
qu'André
Mathieu
était
adolescent.
En
quête
de
ce
fameux
tableau,
le
jeune
étudiant
retrace
les
pas
de
son
père,
qui
était
attiré
particulièrement
par
la
région
de
Mistassini,
pas
loin
de
laquelle
la
toile
pouvait
être.
Derrière
cette
recherche
se
profile
la
manie
des
Québécois
de
se
chercher
un
Moïse
pour
les
libérer
de
leur
complexe,
rôle
qu'assume
aujourd'hui
Céline
Dion.
Contrairement
à
Maurice
Richard,
qui
a
eu
droit
à
un
icône
de
sauveur,
André
Mathieu
a
été
oublié
pour
avoir
glissé
du
sommet.
C'est
tout
ou
rien.
Le
succès
des
vedettes
est
important
pour
venger
un
peuple
qui
ne
parvient
pas
à
oublier
son
passé
de
colonisés.
La
narration
de
cette
histoire
touchante
passe
par
ce
fils
fictif
qui
s'adresse
à
son
père
avec
la
familiarité
du
"
tu
".
Son
hommage
posthume
vise
à
reconnaître
une
filiation
admirative
envers
André
Mathieu,
mort
à
39
ans
sans
avoir
eu
d'enfants.
Le
lecteur
risque
de
se
lasser
de
l'expression
de
cet
amour
filial
qui
traîne
en
longueur.
|