Vaillancourt,
Isabel.
Les
Enfants
Beaudet.
Éd.
Vents
d'Ouest,
2001,
207
p.
La
Pauvreté
chez
les
enfants
Les
enfants
ont
bonne
presse.
On
les
trouve
mignons.
Mais
faut-il
en
croire
Jean-Jacques
Rousseau
quand
il
affirme
qu'ils
sont
pervertis
par
les
adultes?
Les
actualités
lui
donnent
souvent
raison.
Le
nombre
d'enfants
voleurs,
assassins,
prostitués
ne
s'évalue
plus.
Déjà
Anthony
Burgess
avait
attiré
notre
attention
sur
la
criminalité
d'un
adolescent
anglais
dans
Orange
mécanique.
Pourtant,
ce
jeune
venait
d'une
famille
tout
à
fait
fonctionnelle.
Faut-il
croire
que
les
conditions
sociales
auraient
donné
naissance
à
un
vaste
courant
de
criminalité
chez
les
jeunes,
comme
les
hooligans,
qui
viennent
gâter
le
plaisir
des
participants
aux
activités
sportives
ou
autres?
Isabel
Vaillancourt
souligne
aussi
le
phénomène
dans
Les
Enfants
Beaudet.
Ces
derniers
habitent
Rouyn
en
Abitibi
avec
leurs
parents.
Si
ce
n'était
de
la
pauvreté,
ils
formeraient
une
famille
anonyme.
Le
père
est
à
la
recherche
d'un
emploi,
et
le
peu
d'argent
qu'il
gagne
est
souvent
dépensé
de
façon
irresponsable.
Ce
n'est
pas
la
violence
familiale
qui
perturbe
les
enfants.
Les
parents
se
comportent
avec
eux
de
façon
convenable.
La
mère
est
bonne,
et
le
père
n'est
pas
un
monstre,
mais
tous
les
malaises
viennent
de
son
manque
de
volonté
pour
sortir
les
siens
de
la
situation
difficile
dans
laquelle
il
les
a
plongés.
Les
enfants
sont
très
sensibles
au
sort
qu'ils
vivent
bien
malgré
eux.
Quand
l'argent
vient
à
manquer,
ils
se
sentent
facilement
à
part.
Ils
s'imaginent
qu'une
étiquette
les
identifie
aux
yeux
d'autrui.
Le
conformisme
enfantin
est
bien
connu
et
engendre
souvent
beaucoup
de
combativité
pour
masquer
la
différence.
Les
enfants
Beaudet
n'échappent
pas
à
cette
loi.
Des
petits
larcins
suppléeront
à
certains
besoins,
mais
leur
faire
sentir
la
différence
est
de
l'ordre
de
l'inacceptable.
La
cruauté
enfantine
peut
être
sans
bornes,
surtout
quand
la
force
du
clan
est
mise
à
contribution
pour
se
venger
de
la
mésestime.
La
famille
a
beau
déménagé
pour
échapper
aux
jugements
d'autrui,
sa
condition
sociale
la
suit
partout
jusqu'au
jour
où
l'on
commet
l'irrémédiable.
L'auteure
ne
livre
pas
les
informations
de
façon
linéaire.
Elle
a
mis
au
point
une
stratégie
pour
duper
le
lecteur.
On
croit
lire
l'interview
d'une
fillette
par
un
intervenant
dans
un
orphelinat,
où
vivent
les
enfants
après
que
leur
mère
eut
été
internée.
Les
épreuves
subies
sont
bien
suffisantes
pour
mener
une
femme
dans
un
institut
psychiatrique.
La
tactique
fonctionne
bien,
mais
elle
lasse
vers
la
fin.
Toutefois
le
dénouement
nous
réconcilie
finalement
avec
cette
oeuvre
dont
on
a
voulu
nous
cacher
le
genre.
.
Ce
roman
aurait
pu
être
un
petit
chef-d'œuvre
si
l'auteure
avait
érigé
un
mécanisme
qui
ne
repose
pas
uniquement
sur
un
interrogatoire.
Comme
l'auteure
est
bonne
conteuse,
elle
s'en
sort
honorablement.
Heureusement,
car
elle
a
écrit
une
oeuvre
originale
sur
la
pauvreté.
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