Botchorichvili,
Elena.
Le
Tiroir
au
papillon.
Éd.
du
Boréal,
1999,
91
p.
Une
famille
géorgienne
à
l'heure
de
l'effondrement
de
l'URSS
Elena
Botchorichvili
est
une
Géorgienne
qui
vit
à
Montréal
depuis
1993.
Journaliste
sportive,
elle
s'est
exilée
pour
fuir
les
horreurs
de
la
guerre
civile
opposant
les
forces
géorgiennes
aux
Abkhazes
qui
constituent
un
peuple
minoritaire
désireux
lui
aussi
d'accéder
à
l'indépendance.
Le
Tiroir
au
papillon,
titre
emprunté
à
une
comptine
de
son
pays,
raconte
l'histoire
d'une
famille
géorgienne
avec
une
grande
économie
de
moyens.
Dans
ce
roman,
les
protagonistes
ne
portent
pas
de
nom.
Il
y
a
Grand-Père,
Père
et
Fils.
L'auteure
les
lance
en
orbite
sans
présentation.
Et
de
fil
en
aiguille,
le
lecteur
parvient
à
démêler
leur
passé,
leurs
drames
intimes,
voire
leurs
folies
qui
s'étalent
sur
70
ans,
soit
de
1920
à
1990.
Au
fait,
il
s'agit
des
Arechidzé
qui
habitent
Tbilissi,
la
capitale
de
la
Géorgie.
Le
grand-père
est
la
figure
dominante
de
ce
clan
d'ascendance
noble.
Sa
vie
est
parallèle
au
destin
de
son
pays.
Après
les
heures
de
gloire
survient
le
déclin.
Dentiste
à
la
retraite,
il
a
connu
une
jeunesse
heureuse
avec
ses
frères
lors
de
ses
études
en
France.
De
retour
dans
son
pays
d'origine,
il
fut
emprisonné
pour
traîtrise
à
la
suite
d'une
critique
d'un
appareil
téléphonique
que
l'on
interpréta
comme
un
dénigrement
du
régime.
Son
séjour
carcéral
coïncida
curieusement
avec
la
disparition
de
sa
femme
qu'il
ne
revit
jamais.
Devenu
vieux
et
un
peu
sénile,
on
l'obligea
à
la
bigamie.
De
ces
unions
qui
le
perturbèrent
grandement
naquit
quand
même
un
fils,
rêve
de
tout
Géorgien.
Vu
son
grand
âge,
il
l'offrit
à
son
premier
enfant,
un
homme
apparemment
stérile
dont
la
femme,
une
Ukrainienne,
enfanta
finalement.
Ce
roman
est
une
fresque
miniaturisée
qui
retrace
l'annexion
de
la
Géorgie
à
l'URSS
en
1921
jusqu'en
1991
alors
que,
d'une
phrase,
"
Gorbatchev
a
découpé
l'Union
en
morceaux,
mais
le
cadavre
a
continué
à
se
tortiller
et
à
se
contorsionner
comme
celui
d'un
serpent
".
Comme
le
Titanic,
l'empire
soviétique
a
coulé
rapidement,
laissant
le
choix
aux
alliés
de
la
fédération
de
sauver
les
débris.
Le
Tiroir
au
papillon
est
intéressant.
Il
permet
de
vivre
dans
l'atmosphère
qui
régnait
au
temps
de
la
russification
de
la
Géorgie.
On
s'instruit
du
quotidien
de
ce
peuple
d'avant
la
débandade,
qui
vivait
en
harmonie
parmi
les
juifs
et
les
musulmans.
Le
minimalisme
de
l'œuvre
donne
un
caractère
fantastique,
mais
un
peu
flou,
aux
personnages.
Dans
un
contexte
historique,
il
me
semble
préférable
d'opter
pour
leur
netteté
comme
ceux
d'Aki
Shimazaki
qui,
comme
Elena
Botchorichvili,
tente,
avec
le
minimum
de
mots,
d'évoquer
le
maximum
de
facettes
de
son
pays
d'origine.
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