Paul-André Proulx

Littérature Québecoises

Saint-Cyr, Romain.

L'Impératrice d'Irlande. Éd. VLB, 2001, 239 p.

Le Naufrage de l'Empress of Ireland

Le 29 mai 1914, l'Empress of Ireland fit naufrage au large de Sainte-Luce, causant la mort de 1012 passagers. Frappé de plein fouet par un charbonnier norvégien, il coula en 14 minutes. Était-ce un accident maritime ou un acte criminel pour nuire à la réputation d'une compagnie rivale? L'enquête du coroner de l'époque n'est jamais parvenue à établir la cause de cette tragédie.

45 ans plus tard, Mary Nolan, la petite-fille du capitaine Henry George Kendall, un survivant de la catastrophe décédé dans les années 60, s'amène au Québec en tant que journaliste d'une revue spécialisée en navigation afin de redorer le blason de son grand-père, soupçonné dans l'esprit de certains d'être le responsable du naufrage. Elle loue donc une maison à Sainte-Luce pour mener son enquête. Le hasard veut que, lors d'un voyage d'affaires à Rimouski, Claude Beaupré décide de revoir la maison de son enfance, habitée justement par cette femme. La journaliste irlandaise saisit cette occasion inespérée de mettre à contribution son visiteur, capable selon elle de l'aider à remonter plus rapidement la filière de cet imbroglio. Commence alors la rencontre des témoins de l'époque, en particulier Madame Champlain, un personnage clef qui fournira des indices judicieux à Mary Nolan. La vieille dame détient même une canne trouvée par son frère, qui fut assassiné à la suite de cette découverte. C'est grâce à cet objet ayant appartenu au capitaine Kendall que sa réhabilitation sera possible.

Le roman raconte un événement historique, suivi en parallèle par une enquête journalistique, qui amène l'héroïne et son comparse à faire de la plongée sous-marine dans l'épave de l'Empress of Ireland et à traverser le fleuve en voilier pour rencontrer les témoins. La vie maritime imprègne cette œuvre teintée de sentiments qui laissent croire à un dénouement accompagné d'une déclaration d'amour. Malheureusement, l'auteur ne présente pas le feu d'artifice qu'il a si bien préparé. Par contre, l'écriture alerte, mais sans relief particulier, entraîne rapidement le lecteur aux dernières pages d'une œuvre qui se termine comme un pétard mouillé.