Pelletier,
Maryse.
L'Odeur
des
pivoines.
Éd.
La
Courte
Échelle,
2000,
172
p.
La
Fragilité
des
couples
Florence
est
condamnée.
Elle
sait
qu'elle
va
bientôt
mourir
d'une
sclérose.
Aura-t-elle
même
le
temps
de
voir
refleurir
les
pivoines
au
printemps?
L'hiver
est
dur
avec
ses
tempêtes
de
neige.
Quand
cette
saison
devient
l'image
de
sa
vie,
il
est
temps
de
tirer
les
conclusions
avant
qu'elle
ne
s'achève.
C'est
à
quoi
s'applique
cette
femme
malade
en
écrivant
le
roman
que
nous
lisons
par-dessus
son
épaule.
C'est
une
leçon
de
narration
qu'elle
donne
en
même
temps
qu'elle
raconte
une
histoire
magnifique
sur
la
fragilité
des
couples.
Romain,
son
héros,
est
un
homme
de
théâtre,
qui
invite
trois
couples
d'amis
chez
lui
à
la
campagne,
par
un
soir
de
tempête
d'hiver.
Il
faut
comprendre
que
rien
n'est
gratuit
dans
la
vie.
Ce
repas
auquel
ils
sont
conviés
est
offert
en
vue
de
servir
les
intérêts
du
héros,
qui
envisage
de
se
présenter
comme
directeur
du
théâtre
d'une
compagnie
renommée.
Même
si
cet
homme
suffisant
dégage
une
confiance
en
lui
à
toute
épreuve,
il
ne
pourrait
accepter
qu'on
lui
préfère
un
autre
candidat.
Mieux
vaut
jouir
dans
une
telle
situation
de
l'influence
de
ceux
qui
peuvent
mousser
sa
candidature.
Pauvre
femme
qui
doit
recevoir
tous
les
invités!
Elle
est
reléguée
dans
l'ombre
par
son
mari,
qui
la
traite
comme
son
inférieure
parce
qu'il
ne
la
trouve
pas
assez
entreprenante.
Une
séparation
serait
certes
souhaitable
pour
son
équilibre,
mais
les
unions
créent
des
liens
qu'il
est
difficile
de
rompre.
Il
y
a
d'abord
leur
fille
et
cette
maison
de
campagne
à
laquelle
elle
est
attachée.
La
vie
lui
est
bien
pesante,
mais
son
mari
juge
qu'il
peut
l'alourdir
davantage
en
informant
ses
amis
réunis
autour
de
la
table
qu'il
se
sépare
sans
avoir
prévenu
sa
femme
au
préalable.
Pourquoi
tenir
à
quelqu'une
qui
ne
peut
être
d'aucun
intérêt
dans
la
promotion
d'une
carrière?
Le
malaise
ne
pouvait
être
plus
grand.
Cette
soirée,
qui
s'annonçait
comme
une
rencontre
conviviale,
se
transforme
soudainement
en
cauchemar
d'autant
plus
que
les
caprices
de
la
nature
se
mettent
de
la
partie
pour
emprisonner
les
invités
à
l'intérieur
de
cet
enfer
qu'ils
ne
peuvent
fuir
pour
échapper
à
leur
sentiment
d'oppression.
Ce
sera
l'occasion
pour
l'auteure
d'analyser
à
partir
de
cet
élément
déclencheur
tout
ce
qui
forme
et
défait
les
couples.
Les
amis
réunis
vivent
également
des
unions
qui
tiennent
à
des
fils
effilochés.
Ce
huis
clos
obligé
sera
plus
fructueux
qu'une
retraite
dans
une
abbaye
où
l'abbesse,
en
l'occurrence
Florence,
préside
à
leurs
séances
de
méditation,
suivies
d'une
confession
générale.
S'en
sortiront-ils
tous
absous?
Maryse
Pelletier
a
montré
une
acuité
exemplaire
en
présentant
ce
sujet
de
la
fragilité
des
couples
devant
l'engagement
amoureux.
Elle
le
fait
de
façon
originale
en
menant
de
front
les
angoisses
de
Florence
devant
sa
mort
prochaine
et
celles
des
protagonistes
qui
peuvent
être
largués
au
moment
où
ils
s'en
entendent
le
même.
Au
fait,
tous
vivent
dans
l'expectative
d'une
fin
quelconque
:
séparations,
espoirs
déçus...
Et
ce
qui
ne
gâte
pas
la
sauce,
c'est
que
ce
roman
bicéphale
est
écrit
avec
une
plume
qui
ne
fait
pas
de
bavures.
|