Chabot,
Sébastien.
Ma
mère
est
une
marmotte.
Éd.
Point
de
fuite,
2004,
152
p.
Les
Enfants
du
ritalin
Très
tôt
dans
l'existence,
certains
enfants
ont
l'impression
de
mener
une
vie
de
barreaux
de
chaise
avec
des
parents
qui
ont
oublié
leur
présence.
Laissés
à
eux-mêmes,
ils
doivent
se
débrouiller
seuls
avec
leurs
misères;
c'est
ce
que
racontent
plusieurs
écrivains
tels
que
Diane-Monique
Daviau
dans
Ma
mère
et
Gainsbourg
et
Sébastien
Chabot.
Ce
dernier
s'est
attaché
à
Sébaste,
un
garçon
délaissé
qui
qualifie
sa
mère
de
marmotte
à
cause
de
la
largeur
de
son
séant.
Ce
n'est
pas
par
atavisme
qu'elle
néglige
son
fils.
Elle
le
prend
plutôt
pour
acquis.
Ses
préoccupations
se
limitent
à
sa
maigreur
qu'elle
tente
de
suppléer
à
coup
de
pâtés
chinois
et
de
poissons,
étant
donné
qu'elle
considère
la
masse
graisseuse
comme
un
signe
d'intelligence.
Cette
différence
physique
engendre
un
antagoniste
insoluble.
Au
fait,
la
maman
de
Sébaste
est
une
vendeuse
de
plats
Tupperware,
dépassée
par
l'hyperactivité
de
son
fils,
surpris
à
pincer
les
fesses
de
son
institutrice
et
à
se
soulager
à
l'épicerie
en
s'essuyant
avec
des
feuilles
de
laitue.
Quant
au
père,
il
s'agit
d'un
homme
cardiaque
réduit
à
la
pratique
d'une
seule
activité,
soit
la
pêche,
à
laquelle
il
initie
son
fils
qu'il
aime
bien.
Mais
les
disputes
familiales
violentes
écourtent
sa
présence
à
la
maison
en
faveur
de
son
éthylisme.
Sébaste
compense
les
carences
parentales
par
des
activités
ludiques
qui
miment
son
vécu
empreint
de
tourments
susceptibles
de
causer
sa
perte.
Le
jeune
héros
baigne
dans
une
atmosphère
de
fatalité,
renforcée
par
sa
sensibilité
au
sort
des
animaux,
des
poissons
et
des
corneilles,
ses
oiseaux
préférés.
Le
père
même
accentue
les
sombres
pensées
de
son
fils
en
fabriquant
des
croix
mortuaires
qui
servent
à
indiquer
l'emplacement
des
gens
inhumés
dans
le
cimetière.
Dans
cet
univers
malsain,
Sébaste
parvient
à
tirer
son
épingle
du
jeu
grâce
à
un
imaginaire
débordant,
qui
fournit
des
réponses
étriquées
à
son
questionnement.
Ce
qui
lui
échappe
est
donc
comblé
par
des
fabulations
qui
peuvent
même
s'avérer
dangereuses
pour
son
psychisme.
Avec
une
plume
qui
tente
de
reproduire
le
langage
du
jeune
héros,
Sébastien
Chabot
décrit
parfaitement
le
monde
touchant
des
enfants
coupés
de
parents
trop
préoccupés
par
leurs
problèmes
personnels.
On
sent
cependant
que
l'auteur
en
est
à
ses
premières
armes
en
écriture.
Les
redondances
sont
fréquentes,
l'humour
manque
parfois
sa
cible
et
la
bonhomie
de
la
langue
dénote
un
certain
laisser-aller.
Ces
faiblesses
sont
rachetées
par
le
courant
d'émotions
qui
traverse
l'œuvre
de
part
en
part.
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