Ouellette,
Sylvie.
Maria
Monk.
VLB
éditeur,
2007,
324
p.
La
Lubricité
du
clergé
Au
nombreux
cas
d'abus
sexuels,
Sylvie
Ouellette
ajoute
le
témoignage
de
Maria
Monk
(1817-1849),
une
religieuse
de
Montréal,
qui
aurait
été
victime
de
la
lubricité
du
clergé.
Son
héroïne,
née
de
parents
écossais
à
Saint-Jean-sur-Richelieu,
fut
laissée
à
elle-même
à
la
mort
de
son
père.
L'instabilité
émotive
qui
en
a
découlé
l'a
conduite
dans
une
maison
de
redressement,
d'où
elle
s'est
enfuie
pour
aboutir
au
cœur
du
Montréal
pervers
des
années
1830.
Afin
de
se
sortir
d'un
milieu
aussi
dépravé,
elle
s'est
présentée
comme
postulante
chez
les
sœurs
de
la
Charité,
qui
dirigeaient
l'Hôtel-Dieu,
situé
rue
Saint-Paul
à
l'époque.
Une
fois
encore,
elle
a
fui
le
couvent
pour
échapper
à
l'œuvre
de
chair
soutenue
par
la
supérieure
au
bénéfice
des
prêtres
du
séminaire.
Elle
s'est
retrouvée
finalement
à
New
York
où
elle
fut
accueillie
par
un
couple
méthodiste.
Ce
volet
de
sa
vie
compose
la
première
partie
du
roman.
Le
second
s'inspire
d'un
débat
public
présidé
par
un
juge
new
yorkais,
mandaté
pour
corroborer
ou
réfuter
les
allégations
de
cette
ex-religieuse
enceinte
d'un
ecclésiastique.
Comme
il
s'agit
d'un
scandale
potentiel,
l'auteure
a
fait
preuve
de
circonspection.
En
prologue,
elle
se
transforme
même
en
historienne
au
lieu
de
s'en
tenir
à
une
narration
romanesque
inspirée
des
aveux
de
la
jeune
femme,
qui
ont
été
publiés
en
1836
sous
le
titre
de
Awful
Disclosures
of
Maria
Monk,
que
d'aucuns
ont
taxés
de
fabulation.
Ce
roman
s'attache
plutôt
aux
révélations
qu'à
l'esprit
de
Maria
Monk,
décédée
dans
une
prison
à
32
ans
après
avoir
volé
un
homme
à
qui
elle
avait
accordé
ses
faveurs
sexuelles.
Ce
qui
a
ébranlé
son
équilibre
mental
est
à
peine
effleuré
de
même
que
l'opposition
farouche
entre
papistes
et
orangistes
dans
le
contexte
de
la
Rébellion
de
1837.
Si
les
éléments
psychologiques
et
politiques
avaient
été
davantage
exploités,
le
roman
serait
un
bon
reflet
du
X1Xe
siècle
au
lieu
d'être
un
simple
support
à
un
épisode
croustillant
de
nos
annales
religieuses.
Les
rebondissements
maintiennent
l'intérêt
au
premier
volet.
Ça
se
gâte
au
second.
Même
s'il
prend
l'aspect
d'une
enquête
judiciaire,
la
multiplication
des
informations
finissent
par
nous
lasser
du
suspense,
pourtant
bien
mené
jusque-là.
L'écriture
convenable
au
début
se
gâte
aussi
en
empruntant
les
caractéristiques
d'un
résumé
qu'on
a
hâte
de
terminer.
Il
reste
que
Sylvie
Ouellette
évoque
avec
prudence
une
rumeur
salace,
qui
a
davantage
stigmatisé
les
protestants
états-uniens.
Même
si
les
manquements
au
vœu
de
chasteté
sont
avérés,
il
a
fallu
que
les
tribunaux
s'en
mêlent
pour
que
l'Église
catholique
admette
ses
torts.
Pourtant
Maître
Eckart,
un
dominicain
du
Moyen
Âge,
dénonçait
déjà
les
frasques
de
ses
confrères.
Avec
La
Religieuse,
Diderot
a
aussi
attiré
l'attention
sur
le
lesbianisme
vécu
dans
les
couvents
il
y
a
deux
cents
ans.
Bref,
ce
roman
destiné
au
grand
public
pourra
toujours
servir
d'éveilleur
de
conscience
ou
de
sollicitation
en
faveur
du
mariage
des
prêtres.
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