Bédard,
Jean
Nicolas
de
Cues.
Éd.
de
l'Hexagone,
2001,
286
p.
Les
Abus
de
l'Église
Jean
Bédard
est
en
train
de
ratisser
les
grands
noms
des
pays
situés
à
l'est
de
la
France
pour
en
faire
des
sujets
de
roman.
À
ce
jour,
il
a
consacré
une
œuvre
à
Maître
Eckhart,
une
autre
au
Tchèque
Jan
Amos
Komensky,
mieux
connu
sous
le
nom
de
Comenius.
Il
a
aussi
écrit
un
roman
dont
le
héros
est
un
prince
de
l'Église
autrichienne.
Il
s'agit
du
cardinal
Nicolas
de
Cues,
un
disciple
de
Maître
Eckhart.
À
travers
lui,
on
voit
comment
la
pensée
du
célèbre
dominicain
peut
s'articuler
sur
un
plan
social.
Le
héros
lutta
toute
sa
vie
pour
réformer
l'Église
qu'il
jugeait
trop
engoncée
dans
des
préoccupations
terrestres.
On
comprend
mieux
la
révolte
de
Luther
quand
on
voit
un
prélat
qui
tente
en
vain
de
lutter
de
l'intérieur
contre
les
abus
commis
par
les
représentants
de
Dieu.
Le
célibat
des
prêtres
s'explique
très
bien
sous
cet
angle.
On
aurait
eu
une
Église
dirigée
par
des
familles
qui
se
seraient
transmis
le
pouvoir
de
père
en
fils.
On
connaît
déjà
le
célèbre
cas
du
père
de
Lucrèce
Borgia,
un
pape
qui
éleva
son
fils
meurtrier
à
la
pourpre
cardinalice.
Il
faut
placer
ce
roman
de
Jean
Bédard
dans
le
contexte
des
abus
de
l'Église.
Nicolas
de
Cues
se
prononça
à
l'encontre
des
ambitions
des
autorités
cléricales.
Le
cardinal
autrichien
a
toujours
refusé
de
voir
une
opposition
entre
la
foi
et
la
science;
il
prêchait
aussi
pour
la
réconciliation
des
religions,
en
particulier
entre
les
chrétiens
et
les
musulmans,
en
plus
d'être
le
défenseur
des
pauvres
qui
défrayaient
les
luttes
de
pouvoir.
Il
s'est
surtout
signalé
pour
son
acharnement
à
détourner
l'Église
de
ses
intérêts
séculiers.
Jamais,
il
ne
réussit
à
atteindre
même
l'ombre
de
ses
objectifs.
Il
faudra
attendre
1929
avec
les
accords
du
Latran
pour
que
l'Église
se
résigne
à
régner
uniquement
sur
les
quelques
acres
du
Vatican.
La
mission
de
Nicolas
de
Cues
est
analysée
par
le
narrateur
du
roman,
son
secrétaire
Henri,
une
âme
tourmentée.
Grâce
à
ce
personnage,
le
lecteur
peut
vivre
toute
l'implication
de
la
pensée
de
ce
cardinal
auprès
des
femmes
en
particulier,
dont
la
vie
s'est
déroulée
longtemps
avec
un
bûcher
comme
toile
de
fond.
Il
faut
dire
cependant
que
Jean
Bédard
n'est
pas
le
plus
habile
auteur
pour
intégrer
l'Histoire
à
l'art
romanesque
même
si,
dans
ce
roman,
le
dénouement
entraîne
le
mariage
d'Henri.
Mais
il
reste
que
ses
œuvres,
bien
écrites
et
érudites,
témoignent
en
faveur
des
valeurs
chrétiennes.
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