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Dickner,
Nicolas.
Nikolski.
Éd.
Alto,
2005,
322
p.
Le
Phénomène
de
l'appartenance
Nicolas
Dickner
est
né
à
Rivière-du-Loup
en
1972.
Nikolski,
son
premier
roman,
porte
la
marque
de
sa
jeunesse.
On
y
trouve
l'âme
de
ceux
qui
sont
aujourd'hui
dans
la
vingtaine.
Des
jeunes
sans
racines
qui
fuient
en
quête
d'un
ailleurs
où
leurs
rêves
se
matérialiseraient.
À
l'image
d'une
jeunesse
sans
amarres,
cette
œuvre
présente
des
garçons
et
des
filles,
le
havresac
au
dos,
prêts
à
partir
pour
vivre
une
expérience
susceptible
de
les
accrocher
au
tréfonds
de
leur
être.
.
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Montréal
fournit
le
décor
au
roman,
en
l'occurrence
la
Petite
Italie,
où
les
protagonistes
se
croisent
sans
savoir
qu'ils
appartiennent
tous
à
la
famille
Doucet,
une
famille
dont
les
ancêtres
ont
parcouru
les
mers
comme
flibustiers.
Quand
ils
se
sont
sédentarisés,
ils
se
sont
implantés
dans
le
village
de
Tête-à-la-Baleine
sur
la
Basse-Côte-Nord.
C'est
de
là
qu'est
parti
le
père
des
héros
pour
sillonner
les
mers
à
son
tour
avant
de
s'incruster
à
Nikolski,
un
bled
de
36
habitants
et
de
5000
moutons,
situé
dans
l'archipel
des
Aléoutiennes.
Sur
son
passage,
il
a
laissé
sa
trace
en
permettant
à
deux
garçons
de
voir
le
jour.
Adultes,
ils
ont
pris
la
route
de
Montréal.
Noah
étudie
en
archéologie
et
l'autre,
qui
n'est
pas
prénommé,
est
libraire.
Leur
cousine
Joyce
s'est
jointe
à
eux
en
troquant
sa
terre
natale
pour
le
Marché
Jean-Talon,
où
elle
travaille
dans
une
poissonnerie
appartenant
à
un
Dominicain.
On
trouve
aussi
une
Vénézuélienne
qui
s'intéresse
à
l'histoire
des
Inuits.
Ces
personnages
illustrent-ils
la
société
de
demain
?
L'auteur
a
bien
choisi
son
quartier
pour
brosser
le
tableau
du
melting-pot
que
représente
La
Petit
Italie.
En
fait,
le
roman
se
penche
sur
le
phénomène
de
l'errance.
On
se
déracine,
mais
on
est
hantés
par
un
passé
auquel
on
prélève
des
vestiges
pour
se
maintenir
à
flot.
Ce
patchwork
n'efface
pas
les
questionnements
identitaires
?
Les
protagonistes
sont
déchirés
sur
la
manière
d'être
dans
un
monde
sans
filiations.
Joyce
veut
renouer
avec
la
flibuste
de
ses
ancêtres
en
faisant
du
piratage
électronique,
Noah
est
tourmenté
par
son
origine
maternelle
indienne,
et
le
frère
intellectuel
s'attache
à
un
livre
ancien
qui
semble
contenir
l'essence
de
ce
qu'il
est.
Cet
attachement
à
l'origine
est
magnifiquement
mis
en
lumière
par
l'exploitation
du
symbole
du
dépotoir.
Les
jeunes
héros
sont
condamnés
à
fouiller
les
ruines
du
passé
pour
se
mettre
en
relief
dans
un
ensemble
qui
aplanit
les
différences.
Ce
roman
très
original
sur
l'appartenance
n'est
pas
sans
défauts.
La
ligne
directrice
est
facile
à
suivre,
mais
c'est
quand
même
échevelé.
L'auteur
accumule
trop
d'informations.
Il
aurait
mieux
fallu
se
concentrer
sur
la
psychologie
des
personnages
que
de
fournir
autant
de
renseignements
qui
relèvent
plutôt
de
l'encyclopédie
que
du
roman.
Mais
il
reste
que
c'est
une
œuvre
riche
et
écrite
avec
une
verve
qui
force
notre
admiration.
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