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Billon,
Pierre
Nouvelle-France.
Éd.
Leméac,
2004,
208
p.
La
Pendaison
d'une
sorcière
du
18e
siècle
Pierre
Billon
participe
souvent
à
l'écriture
de
scénarios
de
films.
Il
avait
écrit
celui
d'Un
homme
et
son
péché
tiré
du
roman
de
Claude-Henri
Grignon.
Quant
à
celui
de
Nouvelle-France,
il
a
écrit
un
texte
inspiré
fortement
d'un
événement
historique
qui
remonte
aux
années
1760.
À
l'époque,
on
avait
condamné
à
la
potence
Marie-Josephte
Corrivaux
pour
avoir
tué
son
mari.
Elle
ne
fut
pas
la
seule
victime
d'un
système
judiciaire
partisan.
Cordélia
Viau,
Louis
Riel
et
plusieurs
nationalistes
du
19e
siècle
ont
été
pendus
après
un
procès
sommaire
qui
n'a
pas
établi
la
responsabilité
des
actes
dont
on
les
a
accusés.
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Nouvelle-France
est
un
film
que
l'auteur
du
scénario
a
déguisé
en
roman.
La
forme
dérivée
est
supérieure
à
l'œuvre
cinématographique.
C'est
bien
écrit
et
instructif.
L'auteur
nous
raconte
donc
l'histoire
de
Marie
Carignan,
une
jeune
femme
de
Québec,
qui
a
épousé
l'ami
de
son
amant,
un
certain
Le
Gardeur,
parti
en
France
pour
solliciter
l'aide
de
Voltaire
et
de
Madame
de
Pompadour
afin
que
le
roi
protège
davantage
sa
colonie
d'outre-mer.
Sa
mission
fut
prise
de
cours
par
l'invasion
de
Québec
en
1759,
qui
obligea
ainsi
la
France
à
céder
ses
"
quelques
arpents
de
neige
"
contre
quelques
îles
des
Caraïbes.
Cette
toile
historique
sert
de
prétexte
pour
rapporter
les
malheurs
de
l'héroïne
aux
prises
avec
un
mari
violent,
alcoolique
et
violeur.
En
se
mariant,
elle
croyait
assurer
sa
sécurité
dans
une
colonie
aux
mœurs
douteuses.
Les
femmes
de
l'époque
étaient
parfois
victimes
de
la
conduite
libidineuse
des
curés,
et
les
colons
obligés
de
se
soumettre
à
des
administrateurs
corrompus
qui
exigeaient
des
redevances
plus
élevées
que
leur
capacité
de
payer.
C'est
ce
qu'a
connu
Marie
Carignan,
une
femme
simple,
qui
ne
sollicitait
de
la
vie
qu'un
peu
d'amour
et
quelque
argent
pour
subsister.
Malheureusement
pour
elle,
la
mort
violente
de
son
mari
mit
fin
à
ses
modestes
ambitions.
On
l'accusa
injustement
de
ce
crime
et
on
la
condamna
à
la
pendaison
et
à
l'exposition
de
son
corps
dans
une
cage
de
métal
sur
la
place
publique.
Cette
histoire
d'amour
tragique
est
fort
captivante.
Hélas,
elle
est
diluée
dans
un
flot
de
sensiblerie
qui
lui
fait
perdre
son
impact
social.
On
oublie
finalement
que
la
pendaison
de
l'héroïne
est
une
grave
injustice
résultant
d'un
régime
corrompu
suivi
de
la
prise
du
pouvoir
par
les
Anglais
empressés
d'établir
leur
autorité.
On
passe
ainsi
à
côté
du
sort
d'une
femme
victime
de
l'envie
et
de
la
bêtise
humaine.
Si
le
sujet
intéresse,
on
est
mieux
servi
par
La
Fiancée
du
vent
de
Monique
Pariseau.
Cependant
cette
œuvre
peut
agacer
parce
qu'elle
raconte
l'histoire
de
la
Corrivaux
sous
un
angle
féministe.
Mieux
ça
qu'une
absence
de
point
de
vue.
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