Bombardier,
Denise.
Ouf
!
Éd.
Albin
Michel,
2002,
233
p.
La
Bourgeoise
divorcée
de
50
ans.
Denise
Bombardier
a
entrepris
un
travail
qui
couvre
toutes
les
périodes
de
la
vie
d'une
femme.
Avec
Une
enfance
à
l'eau
bénite,
elle
s'attachait
au
sort
de
l'adolescente
et
de
la
jeune
Québécoise
élevées
dans
le
respect
de
la
religion
catholique.
D'œuvre
en
œuvre,
elle
est
parvenue
à
la
quinquagénaire
que
Ouf,
son
dernier
roman,
présente
avec
humour
et
ironie.
Pour
cette
œuvre,
l'auteure
a
délaissé
son
écriture
soutenue
au
profit
d'un
ton
plus
cool,
lequel
convient
mieux
à
une
héroïne
qui
côtoie
des
intimes
avec
qui
elle
partage
ses
préoccupations.
Elle
trace
le
portrait
de
cette
battante,
qui,
pour
entreprendre
le
dernier
droit
de
sa
vie,
se
retrouve
divorcée
avec
deux
jumeaux
de
18
ans
sur
les
bras.
Comme
le
thème
n'est
pas
nouveau,
elle
l'aborde
en
tirant
toutes
les
ficelles
qui
pourraient
rendre
son
traitement
plus
vivant.
Elle
recourt
à
la
dérision,
à
l'humour,
au
cynisme
même,
pour
le
situer
dans
une
perspective
plutôt
réconfortante
pour
la
femme,
victime
d'abandon
et
victime
du
temps
qui
laisse
des
rides
et
des
bourrelets.
Ce
n'est
pas
une
œuvre
féministe.
Les
hommes
sont
les
bienvenus
dans
cet
univers
de
femmes
-
au
pluriel
-
car
il
s'agit
bien
d'une
galerie
féminine
que
l'auteure
présente.
Jeanne,
l'héroïne,
a
quatre
amies
de
son
âge.
Toutes
vivent
sa
situation.
Elles
sont
à
la
recherche
de
la
perle
rare,
qui
les
comblera
affectivement
et
sexuellement.
Elles
ne
cherchent
pas
un
pourvoyeur,
car
leurs
professions
les
mettent
à
l'abri
des
contraintes
pécuniaires.
Elles
se
soutiennent
dans
leurs
démarches
et
ne
se
privent
pour
se
conseiller
au
risque
de
s'égratigner
au
passage.
Leur
amitié
résiste
aux
phrases
assassines
qu'elles
glissent
parfois
dans
leurs
discussions.
Chacune
a
ses
convictions.
La
juive
exige
la
circoncision,
l'autre
cherche
le
prétendant
zen
et
l'autre
carbure
à
l'exotisme.
Et
Jeanne
se
moque
de
toutes
les
tendances.
C'est
un
tableau
assez
complet
des
exigences
de
la
femme
bourgeoise
à
l'égard
des
hommes.
Mais
les
lois
du
cœur
font
fi
des
rigueurs
qui
président
au
départ
de
leurs
quêtes.
À
travers
ces
femmes,
toutes
les
modes
coûteuses
sont
passées
aux
cribles.
Seule
Jeanne
est
sceptique
devant
les
vagues
de
la
nouveauté.
C'est
une
femme
prise
au
piège.
Elle
est
retenue
par
son
éducation
aux
valeurs
traditionnelles,
et
réticente
aux
courants
qui
garantissent
le
bonheur.
Comme
ses
rêves
se
sont
effondrés
avec
son
divorce,
elle
est
très
hésitante
avant
d'adhérer
à
un
quelconque
mouvement
d'idées
nouvelles.
Que
veut-elle?
Elle
se
le
demande
elle-même.
Ce
qui
comptait
pour
elle,
c'était
la
famille.
Elle
a
tout
de
même
des
jumeaux,
un
garçon
et
une
"
fille
chiante
"
qu'elle
considère
et
protège
comme
la
prunelle
de
ses
yeux.
Malgré
les
différends,
ils
forment
un
noyau
fort
avec
une
ex-belle-mère
qui
s'est
rangée
du
côté
de
la
bru.
Après
trois
ans
de
célibat
forcé,
un
candidat
se
présente
enfin
grâce
à
ses
amies
entremetteuses.
Elle
veut
s'émoustiller,
elle
veut
être
aimée,
mais
veut-elle
aimer?
Sa
relation
à
cet
ophtalmologiste
sert
d'intrigue
au
roman.
Un
chat
échaudé
craint
l'eau
froide.
Représente-t-il
la
substitution
de
choix?
Voilà
le
dilemme
d'une
quinquagénaire
balancée
par
un
mari
baba
cool,
qui
revit
ses
20
ans
en
unissant
sa
destinée
à
une
jeune
"
poulette
".
Ouf,
ce
sera
une
décision
déchirante
!
En
attendant,
elle
soulage
son
mal
à
l'âme
avec
de
la
vodka,
sans
toutefois
en
abuser.
Le
dénouement
ne
résout
pas
l'imbroglio,
car
c'est
un
roman
ouvert
à
une
suite.
C'est
une
œuvre
juste,
mais
échevelée.
Ça
part
dans
toutes
les
directions,
mais
les
chemins
mènent
tous
à
Rome
malgré
des
détours
fastidieux.
Pour
ne
pas
s'apitoyer
sur
le
sort
de
la
femme
abandonnée,
l'auteure
a
recours
à
une
écriture
légère,
qui,
à
l'examen,
se
révèle
plus
corrosive
qu'il
n'y
paraît.
Ceux
qui
ont
des
préoccupations
sociales
resteront
peut-être
insensibles
à
la
misère
de
ces
bourgeoises
indépendantes
contrairement
à
celles
qui
n'ont
que
la
mendicité
comme
héritage
après
une
séparation,
telle
qu'illustrée
par
Gueusaille
de
Lise
Demers.
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