Raimbault,
Alain.
Roman
et
Anna
.
Éd.
Hurtubise
HMH,
2006,
189
p.
Se
venger
d'une
lesbienne
Alain
Raimbault
est
un
immigrant
français
qui
s'est
établi
à
Halifax.
Cette
ville
sert
de
toile
de
fond
à
son
roman
ancré
dans
le
monde
des
arts.
L'héroïne,
une
océanographe
débarrassée
d'un
angiome
grâce
au
laser,
s'inscrit
à
des
cours
de
dessin.
Rejetée
à
cause
de
sa
vilaine
tache
de
vin,
elle
espère
enfin
nouer
des
liens
avec
autrui.
Elle
se
rend
vite
compte
que
l'être
humain
aime
vivre
seul
sur
son
île
perdue
en
plein
centre-cille.
Anna
s'intéresse
surtout
à
la
grâce
des
formes
pour
suppléer
au
handicap
qui
l'enlaidissait.
Les
modèles
qui
posent
nus
pour
les
étudiants
servent
de
premiers
jalons
pour
se
donner
confiance
en
elle.
La
beauté
de
leurs
corps
renvoie
à
la
sienne
que
lui
a
rendue
la
technologie.
Cette
identification
est
sans
dangers
si
les
sentiments
sont
absents
de
l'observation.
Mais
Vanessa,
le
modèle
féminin,
s'emploie
à
transgresser
la
plasticité
de
son
corps
pour
exercer
son
pouvoir
sur
les
émotions
d'Anna.
Elle
parvient
à
lui
simuler
un
intérêt
qui
dépasse
le
cadre
de
son
travail.
Prise
au
jeu,
l'héroïne
accepte
cet
amour,
qui
meurt
aussitôt
le
modèle
rassasié
par
sa
victoire.
Cette
trahison
exige
réparation.
Anna
se
déniche
un
Rodrigue
pour
l'aider
à
défendre
son
honneur
en
la
personne
de
Roman,
le
modèle
masculin,
qui
travaille
au
Musée
des
Beaux-Arts.
Cet
immigrant
roumain
au
parcours
sinueux
est
son
antithèse,
mais
il
se
laisse
quand
même
approcher
par
cette
femme
ambivalente
qui
ne
veut
pas
ressembler
aux
personnages
en
attente
dans
les
toiles
de
Hopper.
C'est
une
vorace
dont
l'appétit
causera
la
perte.
L'écriture
englobe,
dans
un
magma,
les
désirs
foudroyants
de
l'héroïne
qui
veut
profiter
à
n'importe
quel
prix
de
sa
nouvelle
apparence.
Dans
le
second
volet,
la
vengeance
qui
se
prépare
autour
d'une
exposition
d'œuvres
d'art
se
présente
sous
une
facture
plus
classique
afin
de
trancher
entre
le
monde
des
sentiments
et
de
l'offense
à
réparer.
Malheureusement,
c'est
une
œuvre
plus
ou
moins
convaincante.
L'auteur
ne
parvient
pas
à
transcender
l'anecdote
pour
l'amener
à
éclairer
une
facette
universelle
de
l'honneur
à
préserver,
comme
Martine
Desjardins
avait
réussi
à
le
faire
dans
L'Évocation
et
Pierre
Corneille
dans
Le
Cid.
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