Paul-André Proulx

Littérature Québecoises

Gray, Marie.

Rougir de plus belle. Éd. Guy St-Jean, 2001, 167 p.

Plaisirs érotiques

Marie Gray écrit des nouvelles érotiques assez douces. Les partenaires ne portent pas de pantalon de cuir qui laisse les fesses à découvert. Trop dangereux pour le rhume au Québec ! Ils ne portent pas non plus de bracelets rehaussés d'ornements de métal en forme de cône. Les stimuli ne sont pas d'ordre mécanique. Seul le désir déclenche l'effusion entre gens qui vivent généralement en couple. La morale est sauve. Les amateurs de pratiques plus audacieuses devront jeter les yeux sur des oeuvres autres. Il s'agit d'un érotisme qui n'englobe que des plaisirs sains quand on est normalement constitués. La lecture de cette oeuvre ne peut nous faire rougir malgré l'indication fournie par le titre.

On s'amuse davantage des situations dans lesquelles se retrouvent les partenaires. Que diriez-vous si le toit de la maison s'effondre sous le poids du verglas alors que vous êtes sur le point d'atteindre le septième ciel? Quand il n'y a pas de blessés et que le cataclysme est couvert par une assurance, c'est plutôt cocasse. La meilleure nouvelle se déroule dans le métro tandis qu'une femme se rendant à une interview se voit entourée d'ouvriers aux mains à la propreté douteuse. Pourquoi ne profiterait-elle pas de l'occasion pour se laisser caresser les seins à travers le chemisier? On imagine son entrée fracassante dans le bureau de son éventuel employeur quand il aperçoit les marques des mains baladeuses sur le vêtement tout blanc.

Ces nouvelles ne sont pas des substituts au viagra. Quand même, on peut se faire voyeurs des jeux sexuels auxquels se livrent des protagonistes pas trop pervers. Ce n'est pas une oeuvre très originale, mais ce n'est quand même pas " poche ", d'autant plus que l'auteure manie la plume avec un certain art.