Egli,
Irina.
Sang
mêlé.
Éd.
Humanitas,
2001,
300
p.
L'Enfer
roumain
Irina
Egli
nous
emmène
avec
ce
roman
en
Roumanie,
où
elle
est
née
en
1972.
Comme
Gabriel
Garcia
Marquez,
elle
raconte
les
cent
ans
de
solitude
d'une
famille
de
la
région
de
Dobroudja,
située
en
bordure
de
la
mer
Noire.
De
par
sa
situation
géographique,
cette
partie
sud
du
pays
a
été
marquée
par
de
nombreuses
cultures,
notamment
par
celle
des
Grecs
et
des
Turcs.
Pas
surprenant
que
la
philosophie
de
vie
de
la
population
s'inspire
de
ces
peuples
qui
ont
tracé
la
voie
du
monde
occidental
et
musulman.
L'auteure
s'applique
surtout
à
faire
ressortir
comment
ces
cultures
étrangères
ont
façonné
l'âme
roumaine.
Inspiré
en
particulier
de
la
mythologie,
ce
roman
secrète
le
venin
de
l'orphisme
qui
soutient
que
tous
portent
le
fardeau
d'un
crime
originel.
À
ce
chapitre,
le
christianisme
n'a
rien
inventé.
Héritiers
d'une
humanité
déchue,
comme
le
reste
de
l'Occident,
les
personnages
tentent
de
s'évader
sous
des
cieux
plus
cléments.
Malheureusement,
comme
Prométhée,
ils
restent
enchaînés
à
leurs
malheurs,
dont
la
mort
seule
peut
les
délivrer.
Tous
vivent
un
véritable
enfer,
hanté
par
le
meurtre,
l'inceste,
les
amours
tordues.
Cette
situation
met
en
veilleuse
la
moralité
au
profit
de
la
morosité
qui
les
lance
dans
un
noir
tunnel,
dont
ils
veulent
explorer
tout
le
parcours
à
leurs
dépens.
L'œuvre
reflète
la
dureté
de
l'existence,
accentuée
en
Roumanie,
peut-être,
par
un
régime
politique
qui
a
asservi
ses
commettants
à
la
dictature.
Quoi
qu'il
en
soit,
ça
rejoint
quand
même
une
dynamique
manifeste
dans
toutes
les
cultures.
Si
le
contenu
peut
nous
interroger,
il
n'est
pas
sûr
que
la
forme
soulève
l'enthousiasme.
L'écriture,
lourde
et
sans
originalité,
décrit
avec
la
froideur
d'un
rapport
clinique
la
douleur
des
protagonistes.
Elle
ne
parvient
donc
pas
à
éveiller
l'empathie
d'autant
plus
que
la
narration
se
pavane
sans
linéarité
dans
l'intimité
et
s'achève
brusquement
comme
les
téléromans
coupés
par
des
pauses
publicitaires.
C'est
un
survol,
en
somme,
de
tranches
de
vie
anecdotiques
en
attente
de
la
dernière.
Pour
lire
une
œuvre
plus
peaufinée
sur
l'âme
roumaine,
il
faudra
plutôt
se
fier
au
Pays
du
fromage
de
Felicia
Mihali.
|