De
Foy,
Stéphane.
Social
Zéro.
Éd.
Trait
d'union,
2000,
117
p.
Réinsertion
sociale
d'un
patient
en
psychiatrie
Ce
petit
roman
est
une
révélation
autant
pour
le
sujet
traité
que
pour
l'écriture.
Son
auteur
s'est
intéressé
à
ces
gens
qui
parcourent
les
rues
des
centres
urbains
après
avoir
été
chassés
des
instituts
psychiatriques
suite
à
des
compressions
budgétaires.
Leurs
problèmes
psychologiques
les
empêchent
de
réinsérer
convenablement
la
société.
Ils
deviennent
même
des
proies
faciles
pour
les
prédateurs
de
tous
genres.
L'auteur,
un
travailleur
en
organisation
communautaire,
connaît
bien
son
sujet.
On
le
voit
à
sa
manière
de
l'aborder.
Au
lieu
de
faire
une
longue
récrimination
idéologique
des
politiques
de
désinsertion
pour
répondre
aux
compressions
budgétaires,
il
les
rend
ridicules
en
pointant
l'effet
dévastateur
de
leur
mise
en
oeuvre
à
travers
l'une
des
victimes
du
système.
Toute
la
compassion
de
l'auteur
est
manifeste
pour
son
héros
abandonné
à
lui-même
dans
une
société
cruelle
pour
ceux
qui
n'enfilent
pas
l'uniforme
du
conformisme.
La
défense
de
cet
homme
dénote
une
connaissance
approfondie
du
désarroi
imposé
à
ceux
qui
ont
à
vivre
la
désinsertion.
Comme
sur
le
plan
social,
ils
valent
zéro,
ils
représentent
même
un
danger
autant
pour
eux
que
pour
autrui.
La
meilleure
volonté
du
monde
ne
saurait
les
rendre
aptes
à
se
réhabiliter.
Évidemment
l'inévitable
est
à
prévoir
quand
les
failles
humaines
ne
sont
pas
colmatées.
Ce
beau
roman
ne
se
contente
pas
de
défendre
les
plus
démunis.
L'écriture
est
très
soignée.
C'est
un
emportement
lyrique,
délirant,
révélateur
de
l'état
d'âme
de
l'auteur
narrateur
qui
s'adresse
directement
à
son
héros.
Ce
rythme
fou
furieux
se
maintient
du
début
à
la
fin
pour
le
plus
grand
plaisir
des
lecteurs
qui
aiment
les
envolées
à
l'emporte-pièce.
Ce
n'est
pas
sans
rappeler
l'écriture
de
Sylvain
Trudel,
et
même
la
structure
qui
répond
aux
normes
de
la
longue
nouvelle.
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