Botchorichvili,
Elena
Sovki.
Éd.
Boréal,
2008,
136
p.
Staline,
un
Dieu
ou
un
fou
?
En
Russie,
on
vient
de
réhabiliter
Staline
dans
les
cours
d'Histoire.
Par
contre,
dans
Sovki,
Elena
Botchoricvili
lui
voue
une
haine
viscérale
à
travers
un
Géorgien,
le
vieux
docteur
Gomarteli,
dont
la
famille
détient,
depuis
trois
cents
ans,
le
secret
d'un
baume
aphrodisiaque.
Quand
les
fantoches
du
régime
se
présentent
chez
lui
pour
s'enquérir
de
ce
produit,
il
leur
livre
la
recette
sur-le-champ
parce
qu'avec
les
Sovki,
les
partisans
du
totalitarisme
soviétique,
la
vogue
est
au
lynchage
rapide.
Les
goulags
de
la
Sibérie
accueillent
même
ceux
qui
osent
une
blague
jugée
déplacée,
qu'ils
soient
supporteurs
ou
dénigreurs
du
despote
russe.
Sa
mort
en
1953
est
loin
de
rassurer
la
population
géorgienne.
Chacun
craint
que
les
choses
n'empirent.
Le
médecin
a
bien
résumé
ce
qu'elle
pense
de
ce
dictateur.
"
Ni
Dieu
ni
diable.
Un
parfait
idiot,
un
homo
idiotus,
qui
a
éliminé
l'intelligentsia
russe.
Et
ça,
c'est
plus
effrayant
que
la
mort.
"
Ce
climat
politique
menace
de
détruire
les
familles,
comme
Agota
Kristof
l'a
démontré
dans
Le
Grand
Cahier.
Elena
Botchorichvili
lui
a
emboîté
le
pas
depuis
sa
toute
première
œuvre,
Le
Tiroir
au
papillon.
Elle
en
a
même
suivi
le
modèle
pour
écrire
Sovki.
Dans
les
deux
romans,
les
dommages
collatéraux
du
communisme
sont
fortement
ressentis
par
chacune
des
familles,
menacée
d'être
dispersée.
La
police
ravit
d'ailleurs
les
grand'mères
sans
justifier
leurs
enlèvements.
Dans
Sovki,
le
fils
se
retrouve
dans
les
tranchées
pour
combattre
Hitler.
La
tradition
repose
sur
les
épaules
du
petit-fils,
Artchil,
qui
réussira
à
reproduire
l'onguent
miraculeux
de
son
grand-père,
qui
est
parvenu
à
lui
apprendre
ses
composantes.
La
situation
laisse
les
femmes
songeuses.
Souvent
décimées
par
le
régime,
elles
cherchent
tout
de
même
un
vent
favorable
à
leur
amour,
quitte
à
immigrer
au
Canada
pour
prendre
leur
envol.
Leur
culture
exige
qu'elles
soient
mariées
comme
Faïna,
le
troisième
roman
de
l'auteure,
l'avait
révélé.
Et
les
hommes
se
doivent
de
compter
une
descendance,
quitte
à
adopter
un
enfant
pour
se
plier
aux
principes
ancestraux
qui
le
commandent.
Elena
Botchorichvili
a
ressassé
ses
œuvres
antérieures
pour
concocter
son
nouvel
ouvrage.
Encore
une
fois,
elle
réussit
le
tour
de
force
de
synthétiser
en
une
centaine
de
pages
les
dangers
afférents
à
une
dictature
sans
âme.
À
l'instar
de
Sébastien
Chabot
dans
Le
Chant
des
mouches,
elle
nous
offre,
sans
linéarité,
un
conte
charnière
sur
un
pays
en
pleine
crise
d'identité
qui
rappelle
le
Québec.
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