Benlabed,
Salah.
Une
Note
d'ancienne
musique.
Éd.
Pleine
Lune,
2007,
274
p.
Un
immigrant
algérien
à
Montréal
L'Algérie
est
un
pays
de
martyrs.
La
colonisation
française
a
fait
de
nombreuses
victimes
jusqu'à
ce
que
De
Gaulle
lui
accorde
son
indépendance.
Quelques
années
plus
tard,
ce
sont
les
fanatiques
qui
ont
pris
la
population
en
otage.
Sans
s'étendre
sur
ce
drame,
l'auteur,
un
fils
du
pays
né
en
1950,
raconte
son
histoire
à
travers
un
alter
ego
exilé
à
Montréal
avec
sa
fille
pour
échapper,
comme
Dany
Laferrière,
à
la
purge
des
"
oiseaux
fous
".
Salah
Benlabed
se
penche
sur
les
conséquences
psychologiques
de
ces
départs
obligés,
surtout
quand
on
est
un
journaliste.
Tous
sont
perçus
comme
des
fomentateurs
de
troubles
dans
un
pays
en
crise
identitaire.
En
s'amenant
chez
nous,
le
héros
exerce
son
métier
pour
un
journal
de
quartier,
qui
l'affecte
à
la
chronique
des
faits
divers.
Tout
s'annonce
pour
le
mieux,
mais
une
plante
transplantée
a
tendance
à
dépérir.
La
culpabilité
enclenche
rapidement
des
réactions
morales.
Est-on
un
lâche
ou
un
égoïste,
fuit-on
ses
responsabilités
?
Le
héros
a
laissé
un
entourage
dont
il
se
sent
redevable.
Quel
ingrat
!
Cette
perception
mine
son
équilibre.
Pourtant,
il
avait
choisi
l'exil
pour
assurer
sa
sécurité
et
pour
offrir
à
sa
fille
un
terreau
plus
propice
à
son
épanouissement.
Ironie
du
sort,
une
fois
mariée,
elle
s'établit
au
pays
de
ses
ancêtres.
Doit-il
la
suivre
?
Un
autre
dilemme
qui
l'ébranle
dans
sa
détermination
de
s'enraciner
à
Montréal
malgré
la
nostalgie
de
son
pays
d'origine.
Sa
dualité
culturelle
en
a
fait
un
étranger
partout
où
il
va.
Comme
le
chantent
les
Colocs,
ça
fait
mal
de
ne
plus
reconnaître
la
rue
principale,
de
ne
plus
se
reconnaître
au
milieu
de
ce
qui
a
composé
l'être
que
l'on
est.
Cette
œuvre
mal
circonstanciée
s'applique
à
tout
départ.
Ce
n'est
pas
un
roman,
mais
une
complainte
comme
celle
du
phoque
en
Alaska
de
Michel
Rivard.
Vaut-il
"
la
peine
de
laisser
ceux
qu'on
aime
pour
aller
faire
tourner
des
ballons
sur
son
nez
"
?
Bref,
l'œuvre
couvre
les
sentiments
d'un
immigrant
maghrébin
en
détresse.
L'intention
était
louable
de
vouloir
montrer
les
dessous
de
l'immigration,
mais
la
forme,
empruntée
au
coq-à-l'âne,
coupe
sans
cesse
l'intérêt
suscité
par
les
points
soulevés.
Malgré
les
élans
poétiques,
l'écriture
souffre
de
lourdeur,
sans
compter
le
manque
de
professionnalisme
du
correcteur
d'épreuves
pour
les
Éditions
de
La
Pleine
Lune.
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