Ricard,
André.
Une
paix
d'usage.
Éd.
Triptyque,
2006,
211
p.
Une
messe
sur
le
monde
Plusieurs
auteurs
québécois
ont
été
inspirés
par
le
Mexique,
tels
Larry
Tremblay
et
Claude
Beausoleil.
André
Ricard
nous
y
entraîne
également
avec
son
alter
ego,
un
dramaturge
du
Québec,
qui
a
vécu,
de
ce
pays,
les
répercussions
de
l'effondrement
des
tours
du
World
Trade
Center,
survenu
le
11
septembre
2001.
Son
héros
s'adonne
à
un
travail
littéraire
comme
traducteur
et
homme
de
théâtre.
C'est
l'occasion
pour
lui
de
se
familiariser
avec
la
culture
mexicaine,
en
particulier
celle
des
Amérindiens.
Les
amoureux
de
l'Amérique
latine
puiseront
sûrement
dans
ce
roman
une
matière
à
combler
leurs
lacunes.
La
trame
s'amalgame
au
quotidien
d'une
population
religieuse,
frappée
par
la
mort
d'enfants
et
par
des
événements
qui
perturbent
sa
vision
du
monde.
Le
Québécois
confronte
la
sienne
à
celle
de
ses
hôtes
et
en
déduit
que
les
héritiers
du
paradis
perdu
depuis
Adam
et
Ève
se
battent
en
vain
pour
établir
le
sens
de
leur
existence.
En
dehors
des
sentiers
de
la
foi,
les
victimes
de
la
condamnation
divine
doivent
se
dépêtrer
pour
s'accorder
"
une
paix
d'usage
"
qui
les
protège
de
la
folie.
Quant
à
lui,
le
héros
découvre
la
voie
de
la
fraternité
qui
le
porte
à
jeter
un
regard
plus
compatissant
sur
la
condition
humaine,
en
particulier
lorsque
son
ancienne
flamme
s'éteint
lentement
sous
le
souffle
du
cancer.
Comme
Teilhard
de
Chardin,
André
Ricard
célèbre
"
une
messe
sur
le
monde
".
Une
messe
profane
dont
l'homélie
jette
l'anathème
sur
la
violence,
le
pouvoir
économique
et
médiatique
ainsi
que
sur
les
charlatans
du
bonheur.
Cette
liturgie
risque
fort
d'ennuyer
les
fidèles.
L'auteur
n'a
pas
écrit
un
texte
commode
pour
les
rassurer.
Son
propos
est
pris
dans
un
pain
à
la
manière
de
Marie-Claire
Blais
et
nous
parvient
à
travers
un
langage
sibyllin
que
les
inversions
et
le
vocabulaire
abstrait
accentuent,
sans
compter
le
recours
obligé
à
l'analyse
grammaticale
pour
décortiquer
la
phraséologie.
Nonobstant
ce
bémol,
l'écriture
est
très
poétique,
mais
d'une
préciosité
que
Molière
combattait
en
son
temps.
Ce
style
porte
au
questionnement,
d'autant
plus
que
Racine
s'est
servi
seulement
de
six
cents
mots
pour
rédiger
ses
chefs-d'œuvre.
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