Desrosiers,
Sylvie.
Voyage
à
Lointainville.
Éd.
La
Courte
Échelle,
2004,
198
p.
Les
Relations
hommes-femmes
Les
relations
hommes-femmes
apparaissent
fréquemment
dans
les
romans.
Plusieurs
auteurs
soulignent
surtout
le
mal
dont
les
héroïnes
souffrent
à
cause
des
carences
masculines.
Esther
Croft
a
dénoncé
le
manque
de
franchise
dans
De
belles
paroles.
Même
Réjean
Ducharme
a
créé
dans
Gros
Mots
un
héros
incapable
de
satisfaire
les
attentes
de
la
femme.
Quant
à
Sylvie
Desrosiers,
elle
trace
le
portrait
de
tous
les
hommes
à
éviter,
tout
en
précisant
ce
que
serait
l'homme
idéal,
c'est-à-dire
"
celui
qui
n'est
pas
là,
celui
dont
on
peut
dire
''
j'ai
hâte
qu'il
revienne''
au
lieu
de
''
j'ai
hâte
qu'il
parte''
".
Dans
Voyage
à
Lointainville,
Léa
Latulipe,
une
écrivaine
quadragénaire,
cherche
donc
l'âme
sœur.
Elle
est
divorcée
et
adule
son
fils
de
neuf
ans
dont
elle
partage
la
garde
avec
son
ex.
Elle
profite
de
cette
situation
pour
accepter
une
invitation
de
l'organisateur
du
Salon
du
livre
de
Lointainville,
une
municipalité
fictive
du
Grand
Nord.
Elle
parcourt
en
auto
les
900
km
qui
la
séparent
de
ce
bled
perdu.
Ne
sait-on
jamais,
l'amour
se
trouve
peut-être
mieux
dans
un
endroit
découvert
comme
la
toundra.
Chemin
faisant,
elle
s'arrête
pour
casser
la
croûte
dans
un
snack-bar.
Pendant
cette
halte,
la
serveuse
attire
soudainement
son
attention
sur
une
voiture
qui
s'enfonce
dans
la
rivière
avec
le
pont
de
glace
qui
vient
de
s'effondrer
à
son
passage.
Oh,
surprise!
En
reprenant
la
route,
elle
aperçoit
le
spectre
du
noyé
assis
sur
la
banquette
arrière
de
sa
voiture.
L'auteure
exploite
cet
élément
propre
à
la
paraphrénie
sur
un
ton
léger,
contrairement
à
Stefen
King
qui
s'en
sert
pour
créer
un
climat
d'épouvante.
L'œuvre
s'organise
autour
de
ce
fantôme
à
qui
Léa
confie
ses
préoccupations
affectives
et
professionnelles.
Grâce
aux
bons
conseils
de
ce
guide
qui
joue
le
rôle
de
la
conscience,
l'héroïne
parviendra
à
faire
le
point
sur
sa
vie
de
femme,
de
mère
et
d'écrivain.
En
somme,
elle
profite
des
longs
moments
libres
d'un
voyage
pour
mettre
de
l'ordre
dans
ses
idées.
Sa
réflexion
lui
procurera
la
sérénité
voulue
pour
combattre
sa
solitude
de
mère
monoparentale,
son
angoisse
de
vieillir
et
surtout
de
mourir.
Ce
roman
fait
le
survol
de
toute
vie
humaine,
en
l'occurrence
celle
d'une
femme
aux
prises
avec
la
finalité.
Ce
questionnement
propre
à
la
quarantaine
comporte
son
lot
d'amertume,
mais
il
se
déploie
sous
le
signe
de
la
bonne
humeur.
C'est
une
caractéristique
des
œuvres
de
Sylvie
Desrosiers.
Que
ce
soit
comme
scénariste
du
film
Nez
Rouge
ou
comme
auteure
au
défunt
magazine
Croc,
elle
jette
un
regard
amusé
sur
des
thèmes
lourds
de
conséquence.
Cet
angle
crée
une
distance
qui
favorise
la
lucidité
devant
des
problématiques
épineuses.
Finalement,
elle
dit
que
"
le
jour
où
on
réalise
qu'on
ne
mourra
jamais
d'amour,
on
est
enfin
sauvé,
même
si
on
avance
avec
au
cœur
la
tristesse
infinie
de
savoir.
"
Sous
une
forme
originale,
Sylvie
Desrosiers
poursuit
sa
méditation
sur
les
relations
hommes-femmes
déjà
amorcée
dans
Bonne
nuit,
bons
rêves,
pas
de
puces,
pas
de
punaises.
Avec
une
plume
simple
et
amusante
qui
rappelle
Ouf
de
Denise
Bombardier,
elle
retrace
l'itinéraire
plus
ou
moins
suivi
par
la
femme
occidentale.
|