Jacob,
Suzanne.
Wells.
Éd.
du
Boréal,
2003,
80
p.
Des
jumeaux
en
deuil
La
gémellité
est
un
thème
rarement
abordé
en
littérature
québécoise.
Aude
et
Sylvie
Gagnon
ont
déjà
écrit
une
oeuvre
intéressante
à
ce
propos.
Avec
Wells,
Suzanne
Jacob
ajoute
un
roman
à
la
courte
liste.
Elle
présente
deux
jumeaux
dizygotes,
qui
se
rencontrent
à
l'occasion
de
la
mort
de
leur
père,
survenue
vingt
ans
après
celle
de
leur
mère,
dans
un
hôtel
d'une
station
balnéaire
du
Maine,
éponyme
du
titre.
Il
s'agit
d'une
sœur
et
de
son
frère,
amenés
à
mieux
se
connaître
à
cause
des
circonstances.
Jeune,
le
garçon
était
dépendant
de
sa
sœur.
Devenu
adulte,
il
s'était
distancié
d'elle
en
prenant
la
relève
de
son
père
comme
commerçant
de
voitures
alors
que
sa
sœur
menait
une
carrière
de
chanteuse
en
Europe.
Séparés
depuis
deux
décennies,
ils
doivent
affronter
un
deuil
qui
risque
de
faire
d'eux
des
êtres
sans
amarres.
Jusque-là,
seule
la
beauté
qu'ils
avaient
héritée
de
leur
mère
fournissait
leur
ancrage.
Liens
très
ténus
pour
établir
une
appartenance.
Ce
travail
n'est
pas
facile
quand
des
parents,
étrangers
à
eux-mêmes,
disparaissent
sans
laisser
de
manuel
de
survie
familiale.
Suzanne
Jacob
oblige
ses
héros
à
reconstituer
leurs
archives
pour
qu'ils
trouvent
la
tranquillité
d'esprit,
prémices
à
leur
bonheur.
Le
lecteur
est
invité
à
assister
patiemment
au
long
cheminement
de
ces
jumeaux
même
si
le
roman
ne
compte
que
80
pages.
Il
y
a
des
pavés
qui
se
lisent
vite,
mais
l'inverse
est
aussi
vrai.
Surtout
quand
l'écriture
enrobe
le
quotidien
d'une
couche
poétique
pour
qu'il
ressemble,
en
paraphrasant
l'auteure,
à
une
missa
gemellorum,
une
messe
des
jumeaux
réservée
à
ceux
qui
aiment
la
retenue
du
chant
grégorien.
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