Harvey,
François.
Zéro-Zéro.
Éd.
Triptyque,
1999,
125
p.
La
Paranoïa
Le
silence
est
d'or,
dit
le
proverbe.
Mais
il
ne
dit
pas
à
qui
il
profite.
Si
une
entreprise
réussit
à
cacher
les
émanations
toxiques
de
ses
usines,
son
silence
lui
évitera
bien
des
ennuis.
Taire
la
vérité
est
rentable
à
tous
les
détenteurs
du
pouvoir
économique
autant
que
politique.
Et
le
pire,
c'est
que
ces
deux
paliers
se
protègent
souvent
l'un
l'autre.
C'est
ce
que
démontre
Zéro-Zéro,
un
roman
qui
révèle
un
exemple
de
cachotteries
visant
à
protéger
l'économie
états-unienne
contre
une
catastrophe
naturelle.
Le
héros,
un
journaliste
œuvrant
à
Montréal,
apprend
d'un
mystérieux
agent
secret
baptisé
0-0
que
des
astronomes
prévoient
pour
2028
la
collision
d'un
astéroïde
avec
la
planète
à
la
hauteur
de
Seattle.
Ce
dernier
compte
sur
lui
pour
qu'il
divulgue
cette
information
afin
d'éviter
la
mort
de
milliers
de
personnes.
Mais
le
scoop
qu'il
détient
lui
attire
une
série
de
mésaventures
qui
l'obligeront
à
quitter
le
village
de
Saint-Ours
où
il
habite.
Les
puissants
du
monde
ont
les
bras
longs.
Ils
découvriront
rapidement
sa
piste
dans
l'anonymat
de
la
ville
de
Montréal
pour
qu'il
taise
le
secret
qu'on
lui
a
confié.
Il
deviendra
victime
de
policiers
brutaux
et
de
maladies
rares
tandis
que
sa
famille
sera
l'objet
de
harcèlement
de
la
part
du
voisinage.
La
tactique
est
efficace.
Le
héros
se
retrouve
dans
un
institut
psychiatrique.
Ses
antécédents
l'y
prédisposaient.
Son
scoop
a
finalement
miné
son
équilibre
resté
fragile
à
la
suite
d'un
premier
internement
alors
qu'il
était
étudiant.
Zéro-Zéro
met
en
vedette
un
journaliste
dépassé
par
les
événements.
Malheureusement,
on
se
demande
à
quel
enseigne
loge
cette
œuvre.
S'agit-il
d'un
roman
d'espionnage
qui
décrit
les
mécanismes
utilisés
par
les
puissants
de
ce
monde
pour
conserver
le
pouvoir?
Ou
s'agit-il
plutôt
d'une
illustration
de
l'univers
paranoïaque
d'une
victime
qui
s'invente
des
ennemis?
Difficile
de
répondre
à
ces
questions.
Quoi
qu'il
en
soit,
François
Harvey
insinue
en
filigrane
que
nous
sommes
des
pions
sur
l'échiquier
mondial.
Pour
sauver
le
roi,
tous
les
coups
sont
permis,
même
ceux
qui
conduisent
à
des
comportements
maladifs
que
les
soignants
tentent
de
rectifier
sans
trop
se
soucier
du
résultat
escompté
par
leurs
patients.
Si
l'auteur
a
été
incapable
d'infléchir
son
roman
dans
un
genre
littéraire
donné,
l'écriture
efficace
le
rend
quand
même
des
plus
palpitant.
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