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Péan,
Stanley.
Autochtones
la
nuit.
Éd.
La
Courte
Échelle,
2007,
228
p.
De
l'abus
sexuel
à
la
sexualité
estudiantine
De
nombreux
écrivains
sont
touchés
par
le
monde
pernicieux
que
nos
cadets
doivent
affronter.
Que
ce
soient
Carole
David
(Histoires
saintes)
ou
Alain-Ulysse
Tremblay
(La
Valse
des
bâtards),
nous
devinons
dans
leurs
œuvres
qu'ils
nous
incitent
à
jeter
un
œil
plus
emphatique
sur
les
déjantés.
Stanley
Péan
s'inscrit
dans
leur
créneau
avec
Autochtones
de
la
nuit.
Il
se
penche
sur
le
sort
infâme
réservé
aux
jeunes,
en
plus
de
questionner
la
sexualité
des
étudiants,
plus
désireux
de
jouir
du
"
sillon
"
de
leur
partenaire
que
d'établir
des
relations
valorisantes.
Le
monde
vu
par
la
lorgnette
de
l'auteur
apparaît
des
plus
sombre
avec
ces
nombreux
prédateurs
de
l'âme.
Son
tableau
des
victimes
de
la
dérive
ou
de
la
lâcheté
illustre
les
préoccupations
de
Dan
Bigras,
qui
organise
chaque
année
un
spectacle
pour
leur
venir
en
aide.
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Intention
louable
que
d'éveiller
les
consciences
au
mal,
insidieux
parfois,
qui
trame
notre
quotidien!
Le
propos
de
l'auteur
ne
se
loge
pas
à
l'enseigne
de
la
morale.
D'une
facture
simple,
ses
nouvelles
se
limitent
à
nous
raconter
des
gestes
significatifs
qui
nourrissent
souvent
les
faits
divers
des
médias.
Fidèles
aux
normes
du
genre,
elles
s'enclenchent
autour
de
péripéties
qui
se
projettent
dans
un
dénouement
mortel.
Cette
dénonciation
d'une
société
plus
ou
moins
dépravée
est
susceptible
de
recevoir
notre
aval.
Mais
au
plan
littéraire,
il
faut
noter
les
carences
qui
peuvent
nous
agacer.
Les
nouvelles
conduisent
presque
invariablement
à
la
mort.
Après
la
lecture
de
quelques-unes,
nous
savons
d'emblée
que
la
fin
se
solde
par
un
meurtre
ou
un
suicide.
C'est
en
fait
l'application
lassante
d'un
modèle
à
un
sujet
qui
commence
à
s'user.
L'analyse
psychologique
n'est
pas
plus
heureuse.
Seule
l'inconstance
expliquerait
la
sexualité
débridée
des
étudiants
qui
aiment
bien
fumer
des
"
clopes
".
Seraient-ce
des
immigrants
français?
C'est
un
portrait
assez
minimal.
Et
les
déjantés,
peu
crédibles,
ne
se
"
chrissent
"
pas
de
ce
qui
leur
arrive,
mais
ils
"
se
calicent
"
de
la
vie.
Tant
qu'à
faire
"
trash
",
il
aurait
fallu
exploiter
davantage
le
filon.
Du
côté
de
l'écriture,
nous
frappons
un
mur
de
lourdeurs.
"
Ainsi,
découvrait-il
avec
un
malin
plaisir,
il
y
avait
une
euphorie
du
mal,
plus
veloutée,
plus
délectable
que
celle
de
la
vertu
et
sûrement
moins
doucereuse,
comparable
seulement
à
celle
induite
par
le
plus
fin
des
armagnacs.
"
(P.
57)
Quand
la
plume
s'affine,
ce
sont
les
clichés
ou
le
snobisme
qui
s'affichent
:
"
Il
fallait
que
jeunesse
se
passe
absolument
pareille
à
l'eau
de
la
Grande
Décharge
sous
le
pont
de
l'Isle
Maligne.
"
Bref,
ce
recueil
de
nouvelles
ne
reflète
aucunement
une
personnalité,
pas
plus
qu'il
ne
frappe
par
son
originalité.
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