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Blais,
François.
Cataonie.
Éd.
Instant
même,
2015,
117
p.
Nous
sommes
des
sots
Les
inconditionnels
de
François
Blais,
dont
je
suis,
ne
jouiront,
hélas,
que
de
deux
heures
tout
au
plus
du
joyeux
divertissement
qu'il
concocté
pour
notre
plaisir.
117
pages,
c'est
court
quand
un
féroce
appétit
nous
porte
à
dévorer
Cataonie,
une
œuvre
atypique
d'un
auteur
né
à
Grand'mère
en
Mauricie.
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Pour
ce
recueil
de
nouvelles
qui
voisine
le
roman,
il
a
muté
son
héros
grand'mérois
à
Shawinigan,
la
municipalité
voisine
de
sa
ville
natale.
Le
nouvel
environnement
de
Monsieur
B
ne
le
rendra
pas
moins
corniaud
comme
le
confirme
Firmin,
son
ami
d'enfance
:
"
Monsieur,
vous
êtes
un
sot.
"
N'est
pire
sot
que
celui
qui
n'entend
pas
les
vérités
qu'on
lui
sert.
Le
héros
est
habité
par
l'impavidité
comme
Tartarin.
Dans
tout,
il
se
fixe
des
buts
inaccessibles
et,
surtout,
saugrenus
comme
celui
de
compter
lui-même
les
mots
de
sa
dernière
œuvre
puisque
les
moteurs
de
recherche
différent
sur
le
nombre.
Arc-en-ciel
compte-t-il
pour
un
mot
ou
trois
mots
?
Les
Googles
de
ce
monde
se
disputent
sur
les
méthodes
de
calculs.
Les
sciences
exactes
seraient-elles
une
fumisterie
?
Des
mots,
le
pauvre
bougre
passe
à
l'amour.
Il
délaisse
une
amante
reconnue
pour
sa
vénusté
afin
de
séduire
la
caissière
naine.de
l'épicerie.
Quel
honneur
se
serait
pour
cette
femme
d'être
conquise
par
un
homme
bien
proportionné
!
Mais
il
existe
honneur
plus
grand.
La
seule
façon
d'y
accéder,
c'est
de
jouer
à
la
baudruche.
La
politique
se
présente
comme
le
moyen
idéal
d'atteindre
cet
objectif
"
sans
faire
de
longues
études
ni
posséder
quelque
qualité
ou
talent
particulier.".
Mais
le
domaine
exige
d'être
pistonné.
Qui
de
mieux
qu'un
vicomte,
magnat
de
la
presse
locale,
pour
soutenir
un
candidat
auprès
de
l'électorat
?
Encore
mieux.
Monsieur
B
est
assez
imbu
de
lui-même
pour
se
considérer
comme
un
personnage
du
roman
Angéline
de
Montbrun
de
Laure
Conan.
Il
aurait
supplanté
le
philistin
en
quête
du
cœur
de
l'héroïne.
Comme
dandy,
croit-il,
son
charme
fou
l'aurait
foudroyé
sur-le-champ.
Toutes
les
nouvelles
sont
savoureuses,
en
particulier
celle
du
cochon
condamnée
à
la
chaise
électrique.
François
Blais
s'est
lancé
des
défis
en
narrant
ses
histoires
amusantes.
Il
a
choisi
de
les
raconter
en
employant
le
passé
simple,
un
temps
qui
impose
le
subjonctif
imparfait
aux
propositions
subordonnées.
Ces
temps
de
verbe
étaient
requis
pour
que
les
effets
stylistiques
pussent
décaler
l'œuvre
vers
l'époque
classique.
L'œuvre
est
apparentée
aux
pièces
en
prose
de
Molière.
Même
esprit
d'ailleurs
qui
recourt
au
vouvoiement
envers
les
personnages
familiers.
Une
écriture
surannée
qui
se
déploie
dans
un
contexte
moderne,
voire
les
ventes
de
garage
(brocantes),
le
dépanneur
(petite
épicerie),
un
P.
K.
Péladeau
déguisé
en
patricien.
Le
contraste
contribue
à
l'humour
intelligent
qui
distingue
le
recueil.
Derrière
ce
projet
littéraire
apparemment
farfelu
se
cachent
les
travers
d'une
société
accolée
à
l'insignifiance,
à
la
gloire
éphémère,
à
l'amitié
factice,
à
la
primauté
de
la
beauté,
à
l'apparence,
à
l'argent…
Bref,
au
veau
d'or
de
notre
siècle
qui
ombrage
le
riche
amont
antérieur
à
l'ère
de
l'électronique.
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