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Laferrière,
Dany.
Le
Cri
des
oiseaux
fous.
Lanctôt
éditeur,
2000,
319
p.
Vie
culturelle
et
politique
en
Haïti
L'auteur,
le
héros
de
son
propre
roman,
raconte
comment
il
en
est
venu
à
quitter
sa
terre
natale
quand
sa
mère
apprend
à
travers
les
branches
qu'il
est
en
danger
de
mort
à
cause
de
son
métier
de
journaliste,
même
s'il
est
affecté
aux
chroniques
culturelles.
Elle
insiste
donc
pour
qu'il
parte,
mais
il
refuse
de
se
plier
à
son
désir,
car
il
estime
qu'il
ne
peut
être
dans
la
mire
des
dirigeants,
vu
qu'à
23
ans,
il
en
est
à
ses
premières
armes
dans
le
métier.
L'insistance
maternelle
l'amène
à
boucler
ses
valises
pour
venir
à
Montréal.
Avant
de
quitter
les
siens,
l'auteur
fait
le
tour
de
ses
amis
sans
les
prévenir
de
son
départ.
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Le
développement
du
roman
est
construit
sur
ses
visites
qu'il
leur
fait.
Ça
se
déroule
donc
en
quelques
heures.
Comme
Dany
fréquente
surtout
les
gens
attachés
au
monde
de
la
culture,
son
témoignage
est
très
instructif
de
la
vie
artistique
haïtienne.
Les
activités
théâtrales,
musicales
et
littéraires
sont
riches
et
nombreuses.
On
ne
se
croirait
pas
dans
un
pays
sous-développé
à
ce
chapitre.
Les
artistes
compensent
par
leur
énergie
débordante.
Les
visites
de
l'auteur
ne
se
limitent
pas
à
ce
milieu.
Il
rencontre
aussi
des
prostituées
qu'il
a
fréquentées.
Il
ne
s'en
cache
pas.
Ce
passage
n'est
pas
complaisant.
Il
fait
plutôt
ressortir
les
qualités
de
cœur
de
ses
compatriotes.
On
sent
qu'il
aime
ceux
qu'il
côtoie,
qu'il
aime
son
pays.
C'est
bien
à
regret
qu'il
le
quitte
et,
surtout,
sa
mère
et
sa
grand-mère,
qui
l'ont
aidé
à
s'épanouir.
Parallèlement
à
son
déchirement
se
profile
la
vie
politique
haïtienne,
qui
baigne
dans
le
sang.
Le
pouvoir
à
tout
prix,
quitte
à
mettre
le
pays
sens
dessus
dessous
pour
le
conserver.
Une
véritable
course
aux
sorcières
sévit
pour
combattre
même
les
ombres
qui
pourraient
se
dresser
sur
la
route
des
oiseaux
fous
de
la
dictature.
On
aurait
pu
croire
à
une
oeuvre
narcissique.
Pas
du
tout.
Ce
roman
est
coulé
dans
le
quotidien
de
la
vie
haïtienne.
Même
s'il
est
le
héros
de
son
oeuvre,
l'auteur
a
laissé
la
place
à
ceux
qui
l'ont
façonné,
à
ceux
qui
ont
partagé
sa
vie.
Il
s'efface
derrière
les
siens
pour
montrer
toute
la
noblesse
des
Haïtiens.
On
sent
que
c'est
avec
beaucoup
de
modestie
et
d'amour
qu'il
a
écrit
son
roman.
Sans
être
innovatrice,
sa
plume
laisse
la
chance
à
la
convivialité
de
s'exprimer.
Bref,
Dany
Laferrière
est
un
auteur
talentueux
qui
se
fait
un
point
d'honneur
de
parler
de
son
pays
et
des
siens
comme
ses
compatriotes
de
Montréal,
tels
le
regretté
Émile
Ollivier,
Marie-Célie
Agnant,
Georges
Anglades...
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