La
France,
Micheline.
Le
Don
d'Auguste.
Éd.
XYZ,
2000,
159
p.
Le
Visage
du
désespoir
L'écrivain
occupe
une
place
de
choix
en
tant
que
personnage
dans
la
littérature
québécoise.
Comme
Maryse
Pelletier
dans
L'Odeur
des
pivoines,
Micheline
La
France
a
choisi
un
héros
qui
écrit
son
prochain
roman,
en
s'inspirant
de
l'enquête
qu'il
doit
mener
pour
découvrir
l'assassin
d'une
femme
trouvée
morte
dans
une
chambre
d'hôtel
du
centre-ville
de
Montréal.
Grosso
modo,
l'intrigue
de
ce
polar
évolue
au
rythme
d'une
création
littéraire.
Le
Don
d'Auguste
commence
où
se
terminait
Le
Visage
d'Antoine
Rivière,
le
roman
précédent
de
l'auteure.
L'écrivain
et
détective
Marc
Léger
assiste
à
l'inhumation
de
son
ami
Antoine
ainsi
qu'Étienne
Gaucher.
Ce
dernier
est
un
professeur
qui
draine
vers
son
bistro,
Le
Virgile,
quelques-uns
de
ses
élèves.
Parmi
eux,
se
trouve
Camille
Veille,
laquelle
fait
appel
aux
services
de
Marc
Léger
pour
enquêter
sur
la
mort
suspecte
de
sa
mère
Florence.
Il
serait
impossible,
selon
elle,
qu'elle
se
soit
suicidée
parce
que
la
marque
de
la
seringue
portant
la
dose
létale
apparaissait
sur
le
bras
gauche
de
sa
mère,
une
gauchère.
Écrivain
par
plaisir
et
détective
pour
gagner
son
pain,
le
héros
rencontre
tous
les
gens
susceptibles
de
le
renseigner
sur
Florence
Veille.
Ce
qui
retient
surtout
son
attention,
c'est
la
correspondance
qu'elle
a
entretenue
pendant
une
dizaine
d'années
avec
un
certain
Auguste,
un
homme
de
cinq
ans
son
aîné,
qui
l'a
bien
connue
lors
de
leur
enfance
dans
le
quartier
Rosemont.
Bourlingueur
à
la
manière
du
héros
de
Louis
Gauthier,
il
lui
envoie
des
lettres
traduisant
ses
impressions
de
toutes
les
capitales
visitées
et
des
écrivains
qui
les
ont
fréquentées.
La
lecture
attentive
de
ce
courrier
n'est
pas
suffisant
pour
l'aiguillonner
vers
une
piste
prometteuse.
C'est
grâce
à
Étienne
Gaucher
que
Marc
Léger
pourra
finalement
remonter
aux
causes
qui
ont
projeté
Florence
dans
la
mort.
Derrière
cette
intrigue
classique,
Micheline
La
France
en
profite
pour
analyser
ce
qui
se
cache
derrière
le
masque
de
la
mort.
Un
peu
comme
Montaigne
qui
s'est
coupé
du
monde
pour
réfléchir
librement,
les
héros
cherchent
eux
aussi
une
liberté
qui
leur
donnerait
une
identité.
Ils
veulent
couper
tout
pont
qui
les
relie
à
l'asservissement.
Cet
objectif
s'atteint-il
en
reléguant
la
mémoire
à
l'oubli?
Dilemme
kafkaïen
auquel
est
soumis
le
personnage
de
Florence
Veille.
Pour
y
mettre
fin,
la
fatalité
se
présente
parfois
comme
une
solution
quand
on
ne
partage
pas
le
don
de
l'empereur
Auguste
pour
vaincre
l'adversité.
Ce
roman
illustre
comment
l'imaginaire
des
gens
de
lettres
se
traduit
dans
la
réalité.
En
amalgamant
ses
personnages
à
des
héros
littéraires,
Micheline
La
France
trace,
dans
un
premier
volet,
les
pistes
qui
peuvent
conduire
à
l'assassin
de
Florence.
Elle
crée
ainsi
une
intrigue
efficace.
Le
deuxième
volet,
par
contre,
s'avère
assez
décevant
même
si
c'est
intéressant.
L'auteure
passe
de
l'art
romanesque
au
monde
informatif.
Dans
de
longs
monologues,
les
héros
expliquent
ce
qui
s'est
passé.
On
dirait
un
résumé
de
roman.
Heureusement,
l'écriture
soignée
et
alerte
empêche
la
mayonnaise
de
tourner.
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