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Amyot,
Linda.
Les
Heures
africaines.
Éd.
Leméac,
2013,
131
p.
Le
Temps
qui
tue
Quand
le
temps
file
comme
des
heures
africaines,
c'est-à-dire
à
pas
de
tortue,
les
masques
tombent
à
l'avantage
ou
au
désavantage
de
ce
qui
est
inhibé.
Les
sensibilités
deviennent
percutantes.
Autrement
dit,
Linda
Amyot
a
l'art
de
percer
l'intimité
de
ses
personnages
pour
débusquer
la
face
cachée
de
leur
personnalité.
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Pour
s'y
faire,
elle
dirige
ses
protagonistes
vers
l'ailleurs.
Ses
14
nouvelles
empruntent
la
route
de
la
Martinique,
du
Mexique,
de
l'Italie,
de
l'Irlande,
du
Vietnam,
du
Danemark,
des
États-Unis…
Le
contexte
géographique
n'est
qu'un
prétexte
pour
déboucher
sur
une
dimension
qui
dépasse
les
héros
entraînés
dans
leur
monde
parallèle
composé
de
sentiments
jamais
exprimés.
La
retenue
semble
la
norme
qui
façonne
les
âmes
emprisonnées
par
des
conduites
dictées
par
la
peur
d'être
ce
qu'elles
sont.
À
Venise,
la
visite
d'un
cimetière
amène
un
couple
à
sentir
ce
qui
est
mort
en
eux.
En
Nouvelle-Angleterre,
un
autre
couple
réalise
leur
solitude
en
présence
d'un
phoque
solitaire
près
d'une
plage
désertée.
À
Cuba,
ce
sont
les
illusions
qui
s'envolent.
Tout
ce
qui
compose
le
mal-être
éclate
quand
le
temps
perd
de
son
importance.
L'activisme
est
le
meilleur
des
somnifères.
En
somme,
chacun
réalise
qu'il
aurait
pu
vivre
plus
intensément,
goûter
à
la
vie
plus
goulument.
Au
contraire,
le
temps
a
érodé
comme
la
mer
les
rives
de
sa
personnalité.
La
plume
de
l'auteure
est
économe.
Avec
peu
de
mots,
elle
décrit
parfaitement
les
maux
de
l'âme,
elle
suspecte
les
tsunamis
qui
s'organisent
et
découvre
les
fêlures
qui
causent
les
effondrements.
Bref,
Linda
Amyot
sert
une
mise
en
garde
à
tous
ceux
qui
ne
veulent
pas
mourir
à
eux-mêmes.
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