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Apostolska,
Aline.
Un
été
d'amour
et
de
cendres
.
Éd.
Leméac,
2012,
262
p.
Les
Tibétains
de
l'Inde
La
plupart
des
exilés
tibétains
en
Inde
se
sont
regroupés
autour
de
Dharamsala,
où
vit
le
dalaï-lama
que
certains
rangent
parmi
les
ruminants,
précise
l'auteure.
Les
lamas
sont
aussi
des
moines
qui
habitent,
en
l'occurrence,
un
temple
près
d'un
TCV
(Tibetan
Children's
Village).
Emma,
une
adolescente
québécoise,
partage
le
quotidien
de
ces
enfants
orphelins
que
l'on
peut
parrainer
pour
40
dollars
par
mois.
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Si
elle
se
trouve
dans
un
TCV,
c'est
à
cause
de
ses
parents
qui
ont
décidé
de
se
porter
coopérants
comme
professeurs.
Comme
ils
sont
friands
d'aide
humanitaire,
ils
parcourent
le
monde
tout
en
emmenant
leur
fille.
Emma
a
ainsi
fait
presque
le
tour
du
monde.
Ce
nouveau
déplacement
à
Dharamsala
sonne
le
glas
de
leurs
aventures.
Qu'advient-il
pour
que
la
famille
mette
un
terme
à
ses
projets
?
C'est
le
suspense
que
construit
l'auteure
pour
soutenir
l'intérêt
du
lecteur.
L'adolescente
réalise
que
tous
ces
voyages
ne
servent
qu'à
sauver
le
couple
que
forment
ses
parents.
C'est
à
cause
de
leurs
projets
communs
qu'ils
parviennent
à
vivre
encore
ensemble.
Comme
l'Inde
est
à
mille
lieues
de
leur
culture,
ils
sont
ébranlés
au
point
de
remettre
en
cause
leur
union.
Par
contre,
Emma
a
le
coup
de
foudre
pour
Tenzin,
un
orphelin
du
TCV.
En
fait,
il
s'agit
de
l'histoire
d'une
initiation
amoureuse
en
pleine
forêt,
témoin
de
sa
défloration
dans
un
ancien
nid
d'aigles.
Mais
aimer
se
conjugue
avec
pleurer.
Et
les
pleurs
ne
se
feront
pas
attendre.
Du
nid
d'aigles,
il
lui
faudra
se
tenir
près
du
bûcher
de
son
amoureux.
Si
son
été
est
celui
de
l'amour,
il
est
aussi
celui
des
cendres
de
la
mort.
La
mort
est
omniprésente
dans
ce
roman.
Mourir
à
tout
ce
qui
fait
vivre.
Et
mourir
pour
ce
que
l'on
ne
veut
pas
vivre.
Tenzin
est
un
jeune
homme,
qui
refuse
l'indignation
à
laquelle
l'Inde
l'oblige.
Son
peuple
a
été
classé
dans
la
caste
des
intouchables,
soit
la
caste
condamnée
à
la
misère
comme
l'exige
la
loi
immuable
du
karma.
Emma,
aussi,
est
révoltée
par
ce
système
travesti
en
foi,
qui
interdit
de
lutter
pour
un
meilleur
avenir.
Il
ne
reste
que
la
réincarnation
pour
espérer
connaître
un
meilleur
sort.
Se
prendre
en
main
est
une
expression
qui
n'a
pas
court
dans
un
pays
brahmanique.
Même
Mère
Teresa,
née
à
Skopje
comme
l'auteure,
ne
s'occupait
que
de
ceux
qui
étaient
convertis
au
catholicisme.
Et
malgré
tout,
chacun
affiche
le
sourire
sous
la
bâche
qui
l'empêche
de
s'épanouir.
Les
religions
sont
des
réductrices
de
l'être
humain.
Le
bouddhisme
ne
fait
pas
exception.
En
dépit
de
la
vision
trafiquée
du
monde
auquel
est
assujetti
le
peuple
tibétain,
il
reste
d'un
commerce
agréable
Aline
Apostolska
a
su
ficeler
avec
succès
la
culture
d'un
peuple
moribond
à
un
cadre
romanesque
qui
l'actualise.
Ce
projet
méritoire
fuit
le
propos
doctrinal
non
sans
difficultés.
Il
y
a
des
effluves
qui
sentent
le
cours
magistral
aux
jeunes
auxquels
s'adresse
son
œuvre
.
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