Lamontagne,
Marie-Andrée.
Vert.
Éd.
Leméac,
1998,
189
p.
Jeunes
en
quête
d'une
voie
Rimbaud
disait
"
qu'on
n'est
pas
sérieux
quand
on
a
dix-sept
ans
".
C'est
à
voir.
Dans
son
roman,
Marie-Andrée
Lamontagne
trace
un
tout
autre
portrait
des
jeunes
qui
viennent
de
terminer
leur
cégep.
Comme
Alain-Fournier
dans
Le
Grand
Meaulnes,
elle
les
montre
plutôt
angoissés
à
l'orée
de
leur
vie
adulte.
Ils
ne
veulent
pas
devenir
comme
ces
adultes
"
avec
le
mot
nécessité
qu´ils
ont
tout
le
temps
à
la
bouche,
le
loyer,
les
factures
de
gaz
et
d´électricité...
Ils
vieillissent,
confits
dans
leurs
habitudes
d´insectes,
et
quand
ils
relèvent
la
tête,
c´est
pour
se
consoler
avec
des
feuilletons
stupides
à
la
télé.
"
À
Saint-Adrien-d'Irlande,
village
sis
autour
d'une
mine
d'amiante,
trois
jeunes
se
morfondent
pour
trouver
une
orientation
à
leur
vie.
Francis,
le
héros
et
narrateur,
se
trouve
un
emploi
d'été
grâce
à
son
père
avant
de
continuer
ses
études
à
l'université.
Son
ami
Fritz
décroche
un
job
de
mineur
dans
son
patelin.
Et
Tania,
le
membre
pratique
du
groupe,
écoute
leurs
élucubrations
devant
sauver
l'humanité
en
péril.
Pour
Fritz,
le
socialisme
est
la
panacée
à
tous
les
maux.
Il
s'implique
donc
dans
son
milieu
de
travail
pour
défendre
les
employés
contre
l'industrie
minière,
qui
fait
fi
de
l'amiantose
à
l'origine
du
cancer
du
poumon.
Francis,
tout
aussi
ouvert
sur
les
problèmes
sociaux,
hésite
à
choisir
la
direction
à
emprunter
pour
les
régler.
Il
est
plutôt
impressionné
par
son
oncle,
très
engagé
dans
les
pays
du
tiers-monde
comme
missionnaire.
Il
entrevoit
plutôt
un
apport
libre
de
toute
idéologie.
Quant
à
Tania,
il
est
clair
que
la
poursuite
de
ses
études
est
nécessaire
pour
devenir
un
bon
apôtre.
Ce
roman
est
une
illustration
convaincante
de
l'idéal
qui
anime
les
jeunes.
Ceux
qui
les
croient
désintéressés
de
tout
s'interrogeront
en
lisant
Vert,
le
vert
de
l'espérance.
La
jeunesse
n'est
pas
uniquement
le
temps
des
utopies.
L'amour
figure
aussi
au
premier
plan
de
leurs
préoccupations.
Même
s'il
est
idéalisé,
il
n'en
reste
pas
moins
que
chacun
l'expérimente
à
sa
manière.
Pour
Francis,
il
s'incarne
dans
la
personne
de
Roxanne,
trouvée
couchée
dans
un
champ
par
un
beau
matin.
Le
héros
se
fait
donc
le
bon
samaritain,
qui
veut
guérir
les
blessures
de
cette
femme
de
quinze
ans
son
aînée.
Comme
tous
les
jeunes,
il
se
donne
le
rôle
de
sauveur.
Il
l'entraîne
dans
la
chapelle
d'un
cimetière
non
loin
de
chez
lui
afin
de
la
soustraire
à
ses
poursuivants.
C'est
dans
ce
contexte
que
s'éveille
l'amour,
un
concept
en
mal
d'actualisation.
L'auteure
a
magnifiquement
décrit
cet
âge,
qui
se
situe
entre
deux
eaux,
entre
le
rêve
et
la
réalité.
Elle
a
su
rendre
ces
jeunes
crédibles
en
les
situant
bien
dans
l'univers
qui
les
caractérise.
Elle
les
incarne
d'abord
dans
la
région
de
l'amiante.
Les
montagnes
de
minerais
qui
encerclent
le
village
n'empêche
pas
"
la
sève
de
monter
à
la
tête
".
"
Si
le
culte
de
la
jeunesse
assassine
les
anciens
",
écrivait
Huguette
Maure
dans
La
Cinquantaine
au
masculin,
dans
le
roman
de
Marie-Andrée
Lamontagne,
on
montre
des
jeunes
qu'on
ne
dénature
pas
en
faisant
d'eux
des
vedettes
à
imiter.
L'auteure
les
montre
tels
qu'ils
sont
:
des
êtres
hésitant
devant
les
multiples
choix
qui
s'offrent
à
eux.
Et
le
plaisir
de
lire
ce
roman
est
agrémenté
par
une
écriture
fort
bien
maîtrisée.
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